Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme

Au printemps 2014,  l’IRIS a collaboré avec UPop Montréal pour présenter un cours d’introduction à l’économie.  Nous vous présentons la quatrième capsule produite dans le cadre de cette association. Aujourd’hui, Laura Handal dresse un bref portrait de ce qu’est l’extractivisme qui redevient forme de gestion économique dominante dans le monde. Cette philosophie consiste à stimuler une… Continue reading Le modèle « d’avenir » nommé extractivisme

La bulle financière du carbone

Dans un récent billet, j’ai fait une très courte recension des coûts associés aux catastrophes naturelles liées à la pollution. Sans surprise, j’incitais les politicien.ne.s et les économistes traditionnel.le.s à se sortir la tête des sables bitumineux et à regarder en face les dangers liés à la croissance de l’empreinte écologique au pays et dans le monde.

Bien que les coûts liés à la crise climatique soient majeurs, on n’a pas l’impression d’être réellement touché. Bien sûr, des fonds spéciaux financés à même les impôts pourraient servir à payer le prix d’éventuelles reconstructions, mais les effets sur notre avoir personnel semblent somme toute peu importants. Pourtant, l’éclatement de la bulle financière risque mener vers une des crises financières mondiales les plus importantes des dernières décennies.

Voici pourquoi :

Anticosti : l’or des fous

Dans la campagne électorale qui s'amorce, trois partis politiques sur quatre présents à l'Assemblée nationale s'entendent sur l'intérêt économique d'exploiter le pétrole de schiste d'Anticosti. Entre les risques environnementaux que représente l'exploitation d'hydrocarbures sur cette île du Golfe et 14 milliards de dollars en retombées économiques pour le gouvernement et la société québécoise, le choix semble s'imposer de lui-même : forons creux, mais forons bien. C'est-à-dire en respectant les « plus hauts standards environnementaux ». Même Daniel Breton, ancien ministre de l’Environnement et ancien militant écologistes'est rallié à l'idée qu'il faut au moins explorer le potentiel que représentent ces gisements détenus par le nouveau partenariat public-privé « Québec, Pétrolia, Maurel et Prom ».

Gaz de schiste : d’autres alternatives de développement économique peuvent être envisagées

earth_vs_money - copie

Il y a quelques semaines, le premier ministre du Nouveau-Brunswick David Alward du Parti progressiste-conservateur a annoncé qu’il espérait que la compagnie SWN Resources pourrait procéder à l’exploration du gaz de schiste dans la province, et ce malgré les protestations persistantes des communautés locales et des Premières Nations. Tel que rapporté dans le Globe and Mail le 21 octobre dernier, le premier ministre a argué que la province ne pouvait pas se permettre de faire autrement, car elle avait besoin des emplois et de la prospérité que lui apporterait l’industrie du gaz de schiste.

Il est certain que, à court terme au moins, l’extraction du gaz de schiste apporterait des emplois et des revenus. Toutefois, il n’est pas du tout évident que cet apport serait substantiel à long terme pour la province, ni que son impact sur l’environnement et la santé ne soit pas à craindre. Pourquoi le gouvernement du Nouveau-Brunswick veut-il choisir l’industrie du gaz de schiste? Il existe d’autres activités que la province peut développer et dont les bénéfices pour la société seraient plus évidents et l’impact sur l’environnement moindre.

 

Gaz de schiste : le « chapitre 11 » s’en mêle

signature_picl-1

Tant au Québec qu’aux États-Unis, les pouvoirs publics légifèrent de façon à protéger les populations des risques liés à l’industrie du schiste. Ces précautions pourraient toutefois se heurter à une disposition controversée de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) : le fameux chapitre 11 sur le droit des investisseurs.

Aux États-Unis, le Bureau of Land Management (BLM) est l’agence du Département de l’Intérieur qui gère l’ensemble des terrains publics du pays et dont la mission consiste à préserver la santé, la richesse de la diversité et la productivité des terres. Récemment, le BLM a recommandé au gouvernement étasunien de cesser l’octroi de baux d’exploitation d’huile de schiste à des fins commerciales. L’Agence propose plutôt à la Maison-Blanche de s’en tenir à l’extraction d’huile de schiste à des fins de recherche et de développement. Étant donné les risques environnementaux élevés et l’incertitude liée à la fiabilité technologique entourant ce type de développement, le BLM privilégie une limitation des risques.