Libre-échange : ni pour, ni contre, bien au contraire

 

Après avoir quelque peu déserté les manchettes au cours des dernières années, l’enjeu du libre-échange a repris le devant de la scène depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. La victoire du camp du Brexit au référendum de juin 2016 en Angleterre et, plus récemment, l’éventualité d’une victoire du Front national à l’élection présidentielle française ont également contribué à ramener ce débat au premier plan.

Salaire viable 2017 : encore loin du compte

Lundi prochain, le salaire minimum augmentera au Québec. Il passera de 10,75 $ à 11,25 $. Cette hausse de 50 ¢ n’est pas à rejeter du revers de la main : comparée aux années passées, il s’agit en fait d’une augmentation intéressante. Cependant, nous sommes encore loin du compte pour sortir de la pauvreté les travailleurs et les travailleuses au bas de l’échelle. Chaque année, nous calculons un indice du salaire viable, soit un salaire qui, pour une personne à temps plein, permet de couvrir ses besoins et de lui fournir une marge de manœuvre pour parer aux imprévus de la vie. En gros, la différence entre le salaire minimum et le salaire viable tient au fait que le premier ne s’intéresse pas vraiment au niveau de revenu qu’il rend disponible tandis que le second est pensé justement pour offrir un revenu décent aux salarié·e·s.

Les femmes sont-elles victimes de leurs choix?

On le sait, au Québec, les femmes gagnent en moyenne un salaire plus faible que leurs homologues masculins. Mais pourquoi en est-il ainsi? Est-ce parce que les femmes ont une préférence naturelle pour les professions moins payantes ou les horaires moins chargés? Autrement dit, est-ce que les femmes ne font que subir les conséquences de leurs choix? L’IRIS a publié hier une note socioéconomique dans laquelle cette hypothèse est soumise aux données québécoises. S’il est vrai que les femmes gagnent moins parce qu’elles font des choix moins payants, on devrait voir l’écart salarial se résorber, voire même disparaître, lorsqu’elles suivent des trajectoires similaires. Ce n’est malheureusement pas le cas…

J’aurais voulu être comptable

Quelle est votre saison préférée? L’été et ses chauds rayons? L’hiver et sa neige moelleuse? Le printemps où tout se réveille telle une promesse? L’automne multicolore? Peu importe votre réponse, ce ne sera sûrement pas la saison des impôts. Je vous le dis sincèrement, j’aime les impôts à l’année sauf en avril.

 

100 000 personnes sortant de la pauvreté : attention aux pièges

PIB = 288. Croissance = 518. Pauvreté = 47. Inégalités = 2.

C’est le nombre de fois que reviennent ces expressions dans le budget du Québec 2017-2018 déposé mardi à Québec.

Lorsque de telles fréquences de mots caractérisent la documentation budgétaire, on a avantage à regarder de plus près l’intention affirmée dans ce même budget de «sortir plus de 100 000 personnes de la pauvreté, notamment les personnes seules et les couples sans enfants» (Discours sur le budget 2017-2018, p. 39). Cela se produirait grâce à la prochaine mouture du plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, lequel est retardé à l’automne prochain, soit après le rapport du groupe de travail sur le revenu minimum garanti.

Donner aux riches

La saison budgétaire commence en force cette année. Non seulement Québec enregistrera pour une deuxième année de suite d’importants surplus (bon d’accord, l’an passé ces surplus ont été effacés en raison de l’augmentation des versements au Fonds des générations, mais il n’en demeure pas moins que la marge de manœuvre tant espérée par le gouvernement Couillard est au rendez-vous depuis un certain temps déjà), mais des baisses d’impôts semblent être à l’ordre du jour du gouvernement.

 

Le CELI, une aberration fiscale

Dans ses documents, Statistique Canada qualifie le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) de « nouveau mécanisme d’épargne fiscalement avantageux »[1]. Le terme d’abri fiscal conviendrait mieux que cet euphémisme et aurait le mérite d’être plus clair et intelligible. Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Les cotisations dans ce compte enregistré auprès du gouvernement sont faites à partir du revenu après impôt, mais les revenus de placements s’accumulent à l’abri de l’impôt, et le revenu tiré des comptes n’est pas assujetti à l’impôt sur le revenu. Ce dispositif pose problème dans la mesure où il mine l’équité et l’efficacité du régime fiscal canadien. Il doit être reconsidéré.


[1] Statistique Canada, Tendances des cotisations aux REER et des retraits préalables à la retraite, in Aperçus économiques, 13 février 2017.

Si l’amour est aveugle, votre portefeuille l’est-il?

L’amour et l’argent, ou l’argent en amour, un thème qu’on tente tant bien que mal d’éviter, une sorte de tabou qui représente une des principales causes de conflits au sein des couples. Pourtant, tôt ou tard, on devra bien en parler, parce qu’après tout être en couple, ça veut souvent dire vivre ensemble, partager des lieux, des biens et des services, et donc déterminer comment chacun·e contribuera.

Trump, les libéraux et l’inutilité économique des femmes

Simone de Beauvoir a dit un jour : « rien n’est définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Ça y est. Nous y sommes.

Lundi de la semaine dernière, au lendemain du 44e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement aux États-Unis, et seulement deux jours après une marche historique où des millions de femmes à travers le monde ont manifesté pour les droits des femmes, Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Un semaine plus tard, il annonçait fièrement la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême, un juge reconnu pour son hostilité envers les droits des femmes. 

Luc Godbout et son portrait incomplet de la fiscalité québécoise

La Chaire de recherche en fiscalité et finances publiques (CFFP) dirigée par le fiscaliste Luc Godbout offre, dans son bilan édition 2017, un portrait bien pessimiste de la situation fiscale du Québec. Dans l’espace public, on y aura retenu que nous nous classerions au deuxième rang des peuples les plus imposés au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et où la proportion d’impôts payée par les 20 % et 1 % les plus riches semble démesurée. 

Hausse du salaire minimum: le vœu de pauvreté du gouvernement

Le gouvernement Couillard a annoncé une hausse du salaire minimum ce matin. 50 ¢ le 1er mai prochain, 50 ¢ en 2018 et 35 ¢ pour les deux années qui suivent. Bien sûr, la ministre du Travail se félicite de cette mesure et veut y voir une preuve de l’ouverture du gouvernement aux demandes de la population. Derrière l’annonce toutefois se cache une triste réalité : cette hausse maintiendra près d’un·e salarié·e sur quatre dans une situation de précarité économique.

 

La réforme sournoise du RRQ

Le sujet des retraites est rarement perçu comme étant palpitant. On en parle quand arrive la saison des REER, quand on veut montrer que les jeunes sont des irresponsables qui ne pensent pas à l’avenir, quand vient le temps de dire que les régimes de retraite sont un poids trop lourd pour les futures générations ou quand on pointe du doigt les personnes syndiquées privilégiées qu’on aimerait mieux voir pauvres et précaires. Mais la plupart du temps, c’est le silence.

Présentement, par exemple, combien d’articles dans les grands médias écrits, à la télé ou à la radio? On en trouve, mais très peu. Pourtant, cette semaine aurait été toute désignée pour faire un battage médiatique sur le sujet. Presqu’en secret, le gouvernement tient en effet quatre jours de consultations sur l’avenir du Régime de rentes du Québec (RRQ), annoncées à peine deux semaines avant Noël.

Des consultations, pourquoi? Et pour quoi? Répondons d’abord à la première question.