Quand austérité rime avec hostilité

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Selon Philippe Couillard, l’austérité ne serait rien d’autre « qu’une vue de l’esprit ».

Or, comme l’a si bien dit Philip K. Dick, célèbre auteur américain de romans de science-fiction, « la réalité, c’est ce qui continue d’exister lorsque l’on cesse d’y croire ».

Dans la même veine, que l’on « croit » ou non à l’austérité, les très réelles compressions dans les services publics ont des conséquences biens concrètes. Elles brisent les liens de solidarité sociale qui existent à travers les institutions et, contrairement à cette déclaration du premier ministre selon laquelle « la rigueur budgétaire ne devrait pas être source de morosité », elles induisent un véritable pessimisme chez celles et ceux qui les subissent.

Texte sur le gain en capital : une confusion

Dans un texte paru dans La Presse aujourd’hui, Eric Pineault et moi montrons que les avantages fiscaux liés au gain en capital sont une mesure inéquitable. On m’a signalé qu’une confusion s’était glissée dans cet article. Sur le fond et l’argumentaire, cela ne change pas grand-chose. Toutefois, dans le but de faire circuler une information exacte, il me semble nécessaire de faire une précision.

L’État n’est pas une famille

Le président du Conseil du trésor affirmait récemment à la radio que bien qu’une famille et un État aient des différences de taille, le budget de l’un et de l’autre doit être compris de la même façon. Un tel propos venant de la bouche de quelqu’un qui a enseigné l’économie est hautement surprenant. Quand cette même personne a d’importantes responsabilités politiques, ces mots deviennent carrément irresponsables.

La foi aveugle

On apprenait la semaine dernière que l’Observatoire du Mont-Mégantic (OMM) restera ouvert pour au moins deux ans grâce à des fonds débloqués par le gouvernement fédéral. Celui-ci était sous le feu de la critique depuis que le conseil d’administration de l’OMM avait annoncé que, faute de moyens pour poursuivre les activités de l’observatoire le mieux équipé et le plus performant du Canada, il mettrait la clé dans la porte le 1er avril. À moins d’un an des élections fédérales, c’est le genre d’ombre au tableau que le parti Conservateur (PC) ne pouvait se permettre de traîner.

L’austérité ou la violence budgétaire

9624991264_c87b3c824c_nDepuis la crise de 2008, l’austérité budgétaire a durablement pris racine. Tous les prétextes sont bons pour y avoir recours, que ce soit la lutte au déficit, à l’endettement public ou encore pour affronter les « privilèges » des employé.e.s de l’État. Dans chacun de ces cas, l’austérité se présente comme étant inévitable, incontournable. Bien entendu, la réalité est bien plus complexe et une compréhension juste de la conjoncture budgétaire de nombreux États ne peut se contenter de cette austère idée. Pourtant, il semble pertinent de comprendre les dynamiques en cours comme venant renforcir le virage autoritaire que connait notre « démocratie ».

Le gras fait de mauvaises chansons

Vous rappelez-vous du refrain de la chanson libérale la plus populaire de l’été dernier?

Ça allait comme suit : « Les coupures n’affecteront pas les services offerts à la population. On va couper dans le gras ».

Diffusée à travers la province par un appareil suffisamment puissant, sa mélodie devait couvrir le bruit de la scie à chaine que le gouvernement utilisait pour amputer les services publics. Depuis, elle est sortie du palmarès, ou du moins, le gouvernement ne se donne même plus la peine de la chanter… Comme elle servait de justification aux compressions annoncées dans le budget de juin dernier, il est peut-être intéressant de la syntoniser de nouveau pour voir si son air est encore au goût du jour.

L’austérité ou la démocratie confisquée

L’austérité est sur toutes les lèvres au Québec depuis le retour au pouvoir des Libéraux en avril 2014. Le climat politique qui règne chez nous fait écho à la « crise budgétaire » qui affecte l’Europe depuis la crise financière et économique en 2008.

Pourtant, des deux côtés de l’Atlantique l’austérité budgétaire n’est pas une simple réaction à la crise économique. Malgré l’ampleur qu’a pris la politique de l’austérité depuis sept ans, l’obsession pour l’équilibre budgétaire est apparue bien avant que n’éclate la bulle des subprimes et qu’elle n’emporte avec elle l’économie mondiale. L’austérité est simplement la forme que prend aujourd’hui l’enjeu de l’équilibre des finances publiques.

Politiques numériques : quatre enjeux pour la prochaine année

Michael Geist, professeur à l’Université d’Ottawa, tient un blogue prolifique ainsi qu’une chronique au Toronto Star, qui analyse scrupuleusement les débats politiques concernant l'Internet et les technologies numériques, en particulier sur la scène fédérale. En début d’année, il a présenté quatre enjeux principaux en la matière qui devraient retenir l’attention des responsables politiques pour l’année 2015. Je les présente ici en français, en ajoutant quelques éléments de contexte pour en faciliter la compréhension :

L’urticaire municipale

La fiscalité municipale. Juste à y penser, plusieurs développent de l’urticaire. À l’année longue, on finit presque par oublier qu’on contribue aux finances de la ville. Puis arrive le compte de taxes qu’on ouvre du bout des doigts, se demandant cette année quelle sera la hausse qu’on nous imposera. Pour plusieurs ménages, personnes âgées ou jeunes familles, cette missive peut signaler la fin du projet de propriété. Nos salaires suivent rarement la montée vertigineuse que peut connaitre parallèlement le secteur immobilier. Toutefois, puisque les villes n’ont que la taxe foncière comme outil de perception fiscale, on se retrouve bien souvent avec une forme d’urbanisme fiscal, où les municipalités ont tout intérêt à faire des choix qui favorisent la spéculation immobilière, aux dépens de la santé financière des ménages ou des entreprises sur son territoire.