Femmes et fiscalité… c’est compliqué

La semaine dernière, la Chaire en fiscalité et en finances publiques publiait un rapport portant sur l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) de différentes mesures fiscales québécoises. Les chercheurs ont sélectionné les 25 mesures qui leur apparaissaient les plus pertinentes et ont, pour chacune d’entre elles, détaillé la répartition homme-femme du nombre de contribuables touchés et de la valeur totale de la mesure, ainsi que les montants moyens en jeu pour chacun des deux groupes. Sans surprise, certaines mesures sont à l’avantage des hommes tandis que d’autres sont à l’avantage des femmes. Ces résultats vont dans le sens de travaux antérieurs de l’IRIS, que ce soit concernant la situation des personnes selon leur catégorie de revenu ou bien selon leur genre. La fiscalité québécoise est-elle neutre par rapport au sexe? La réponse : c’est complexe.

 

Pour Ramani, Kadiatou, Margarita, Dina et Nadège

Qu’elles s’appellent Ramani, Kadiatou, Margarita, Dina ou Nadège, qu’elles viennent de l’Inde, de la Guinée, du Salvador, du Maroc ou d’Haïti, qu’elles habitent au Québec depuis plus de dix ans ou qu’elles soient immigrantes récentes, les femmes venues d’ailleurs, tout comme les Québécoises établies ici depuis des générations, peuvent subir des violences nécessitant le recours aux services des maisons d’hébergement. Malgré certains préjugés tenaces laissant croire le contraire, les hommes qui violentent femmes et enfants sont de toutes les origines, de toutes les classes sociales et aucune culture n’a le monopole de la violence. Au Québec, la récente augmentation du nombre de femmes immigrantes fréquentant les maisons d’hébergement correspond à l’augmentation des personnes issues de l’immigration dans la population générale. 

Les femmes sont-elles victimes de leurs choix?

On le sait, au Québec, les femmes gagnent en moyenne un salaire plus faible que leurs homologues masculins. Mais pourquoi en est-il ainsi? Est-ce parce que les femmes ont une préférence naturelle pour les professions moins payantes ou les horaires moins chargés? Autrement dit, est-ce que les femmes ne font que subir les conséquences de leurs choix? L’IRIS a publié hier une note socioéconomique dans laquelle cette hypothèse est soumise aux données québécoises. S’il est vrai que les femmes gagnent moins parce qu’elles font des choix moins payants, on devrait voir l’écart salarial se résorber, voire même disparaître, lorsqu’elles suivent des trajectoires similaires. Ce n’est malheureusement pas le cas…

Budgéter entre hommes

Le budget présenté mardi dernier à Québec n’est pas celui de la fourmi qui récolte les fruits de son dur travail après le passage des « cigales dépensières », comme M. Leitão et M. Moreau aimeraient bien nous laisser croire. Pour reprendre l’analogie de Manon Massé, ce ne sont que des apparences. On repeint (seulement le salon et la cuisine… là où les regards se jettent) et on installe des rideaux dans une maison qui est passée au feu. Elle peut sembler être en ordre… mais les fondations, elles, ne sont pas très fortes. Et les femmes? Au sous-sol, oubliées…

Pas de solidarité sans sécurité

Partout la haine et le repli menacent de prendre le dessus. Partout les politicien·ne·s n’hésitent pas à se lancer dans une surenchère raciste. Donald Trump a été élu en dépit d’une rhétorique xénophobe. Son écho est donc si important que tenir des propos racistes de manière décomplexée n’empêche pas d’accéder à la Maison-Blanche.

Trump, les libéraux et l’inutilité économique des femmes

Simone de Beauvoir a dit un jour : « rien n’est définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Ça y est. Nous y sommes.

Lundi de la semaine dernière, au lendemain du 44e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement aux États-Unis, et seulement deux jours après une marche historique où des millions de femmes à travers le monde ont manifesté pour les droits des femmes, Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Un semaine plus tard, il annonçait fièrement la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême, un juge reconnu pour son hostilité envers les droits des femmes. 

Les congés parentaux : dix ans plus tard

Dix années se sont écoulées depuis la création du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Son implantation a été précédée par près de 20 ans de mobilisation populaire. Aujourd’hui, il est temps de revenir sur les résultats pour juger de la pertinence du programme. Dans trois documents publiés cette semaine (celui-ci, celui-ci et celui-ci), le RQAP a rendu publique une série de données qui permettent de faire un tel bilan.

 

Les femmes ne viennent pas de Vénus, mais Alain Dubuc vit sur Mars

Alain Dubuc n’a pas aimé son 8 mars. C’est que le collectif chapeauté par la FFQ qui organisait bon nombre d’activités pour la journée a choisi comme thème la lutte à l’austérité. Pour le chroniqueur, ce choix n’est pas le bon, car il sait mieux que les femmes ce qui devrait les préoccuper. Il en profite pour faire une analyse biaisée et partielle de notre étude « Les mesures d’austérité et les femmes : analyse des documents budgétaires depuis novembre 2008 ». Rectifions certains faits.

L’IEDM, féministe?

La semaine dernière, l’IEDM a publié une (très courte) note pour souligner le 8 mars et la journée internationale des femmes. À la lire, on croirait qu’il ne reste plus vraiment grand chose pour que les femmes atteignent l’égalité au Québec. Peut-être plus de femmes au pouvoir, peut-être l’équité salariale, mais on va se le dire, c’est ailleurs que l’égalité a vraiment ses luttes. Bien qu’il soit vrai que je préfère être une femme ici qu’en Irak, il serait absurde d’arrêter pour autant de regarder notre propre situation et comment l’améliorer. Même si on se limite aux questions économiques, il reste beaucoup à faire. Les femmes sont plus nombreuses à travailler au salaire minimum, à temps partiel (ou à des salaires peu élevé), dans des emplois précaires… Cette réalité a des conséquences jusqu’à leur retraite, qui sera en moyenne moins généreuses que celles des hommes à cause de toutes ces raisons. Les femmes immigrantes sont peut-être celles qui sont les plus scolarisées, mais pas les mieux rémunérées… 

9 novembre: le bénévolat féminin commence

Le gouvernement libéral que Justin Trudeau a nommé la semaine dernière est un cabinet paritaire. Plusieurs étaient aux premières loges pour s’empresser de féliciter l’« effort » de constituer un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes. De l’autre côté, encore en 2015, il faut faire des « efforts » pour y arriver. Cet « effort » reflète justement la persistance des inégalités de genre dans nos sociétés.

7 milliards ça fait beaucoup

Sortir de la crise a un coût. Pour les femmes du Québec, celui-ci s’est élevé à près de  7 milliards $ de 2008 à aujourd’hui. Et ce n’est qu’une partie de l’histoire… Commençons par le début.  

En 2008, le Québec, comme la plupart des États occidentaux, a connu une crise économique que plusieurs affirment être la plus sévère depuis le fameux crash boursier de 1929. Pendant deux ans, le gouvernement s’est autorisé à faire des déficits. Par contre, une fois la (maigre) croissance de retour, les politiques d’austérité se sont pointées le bout du nez. Il faut croire que le chant du déficit zéro a été trop séduisant. Bien que de nouvelles dépenses continuaient d’être annoncées, la part du lion des annonces gouvernementales concernait plutôt des compressions. Au total, c’est plus de 23 milliards $ qui ont été coupés de l’économie québécoise par les mesures d’austérité. Et de ce montant, 13 milliards $ ont touché plus particulièrement les femmes, soit 3 milliards $ de plus que les hommes.