Trump, les libéraux et l’inutilité économique des femmes

Simone de Beauvoir a dit un jour : « rien n’est définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Ça y est. Nous y sommes.

Lundi de la semaine dernière, au lendemain du 44e anniversaire de la décriminalisation de l’avortement aux États-Unis, et seulement deux jours après une marche historique où des millions de femmes à travers le monde ont manifesté pour les droits des femmes, Trump a signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Un semaine plus tard, il annonçait fièrement la nomination de Neil Gorsuch à la Cour suprême, un juge reconnu pour son hostilité envers les droits des femmes. 

Les congés parentaux : dix ans plus tard

Dix années se sont écoulées depuis la création du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Son implantation a été précédée par près de 20 ans de mobilisation populaire. Aujourd’hui, il est temps de revenir sur les résultats pour juger de la pertinence du programme. Dans trois documents publiés cette semaine (celui-ci, celui-ci et celui-ci), le RQAP a rendu publique une série de données qui permettent de faire un tel bilan.

 

Les femmes ne viennent pas de Vénus, mais Alain Dubuc vit sur Mars

Alain Dubuc n’a pas aimé son 8 mars. C’est que le collectif chapeauté par la FFQ qui organisait bon nombre d’activités pour la journée a choisi comme thème la lutte à l’austérité. Pour le chroniqueur, ce choix n’est pas le bon, car il sait mieux que les femmes ce qui devrait les préoccuper. Il en profite pour faire une analyse biaisée et partielle de notre étude « Les mesures d’austérité et les femmes : analyse des documents budgétaires depuis novembre 2008 ». Rectifions certains faits.

L’IEDM, féministe?

La semaine dernière, l’IEDM a publié une (très courte) note pour souligner le 8 mars et la journée internationale des femmes. À la lire, on croirait qu’il ne reste plus vraiment grand chose pour que les femmes atteignent l’égalité au Québec. Peut-être plus de femmes au pouvoir, peut-être l’équité salariale, mais on va se le dire, c’est ailleurs que l’égalité a vraiment ses luttes. Bien qu’il soit vrai que je préfère être une femme ici qu’en Irak, il serait absurde d’arrêter pour autant de regarder notre propre situation et comment l’améliorer. Même si on se limite aux questions économiques, il reste beaucoup à faire. Les femmes sont plus nombreuses à travailler au salaire minimum, à temps partiel (ou à des salaires peu élevé), dans des emplois précaires… Cette réalité a des conséquences jusqu’à leur retraite, qui sera en moyenne moins généreuses que celles des hommes à cause de toutes ces raisons. Les femmes immigrantes sont peut-être celles qui sont les plus scolarisées, mais pas les mieux rémunérées… 

9 novembre: le bénévolat féminin commence

Le gouvernement libéral que Justin Trudeau a nommé la semaine dernière est un cabinet paritaire. Plusieurs étaient aux premières loges pour s’empresser de féliciter l’« effort » de constituer un cabinet composé d’autant de femmes que d’hommes. De l’autre côté, encore en 2015, il faut faire des « efforts » pour y arriver. Cet « effort » reflète justement la persistance des inégalités de genre dans nos sociétés.

7 milliards ça fait beaucoup

Sortir de la crise a un coût. Pour les femmes du Québec, celui-ci s’est élevé à près de  7 milliards $ de 2008 à aujourd’hui. Et ce n’est qu’une partie de l’histoire… Commençons par le début.  

En 2008, le Québec, comme la plupart des États occidentaux, a connu une crise économique que plusieurs affirment être la plus sévère depuis le fameux crash boursier de 1929. Pendant deux ans, le gouvernement s’est autorisé à faire des déficits. Par contre, une fois la (maigre) croissance de retour, les politiques d’austérité se sont pointées le bout du nez. Il faut croire que le chant du déficit zéro a été trop séduisant. Bien que de nouvelles dépenses continuaient d’être annoncées, la part du lion des annonces gouvernementales concernait plutôt des compressions. Au total, c’est plus de 23 milliards $ qui ont été coupés de l’économie québécoise par les mesures d’austérité. Et de ce montant, 13 milliards $ ont touché plus particulièrement les femmes, soit 3 milliards $ de plus que les hommes.

Messieurs, vous pouvez arrêter de travailler: l’équité de revenu est atteinte pour cette année

C’est aujourd’hui, le 10 novembre, que les hommes du Québec peuvent arrêter de travailler pour le reste de l’année et que le 31 décembre prochain à minuit, en échangeant des vœux de bonne année, ils auront gagné le même revenu de travail que les femmes. Qu’est-ce qui explique que les femmes gagnent moins que les hommes au Québec?

Les femmes, les femmes, c’est pas une raison pour se faire mal!

Je vais être honnête avec vous. Parler de tâches domestiques et de leur répartition ne me semblait pas être le sujet le plus intéressant au monde. Je me disais, avant et même pendant la rédaction de la note que tout le monde savait déjà que les femmes en font plus, alors pourquoi encore publier là-dessus? Reste que c’est un thème toujours d’actualité, que de mettre ensemble plein de sources sur le sujet peut être utile, et que de lancer une réflexion sur la sous-traitance genrée demeure pertinent. Que je me disais. Avant la sortie. Puis il y a eu la sortie. Et, toujours honnête avec vous, je ne m’attendais pas au flot de réactions que cette note a pu provoquer.

Encore quelques brassées avant l’égalité homme-femme

Mesdames, tenez-vous le pour dit, si votre mari fait trop le ménage à la maison, votre couple risque fort bien de se terminer en divorce. Cette affirmation, qui semble tout droit sortie d’un magazine féminin des années 1950, a pourtant fait les manchettes après qu’une institut de recherche norvégien ait publié une étude montrant que « la proportion de divorces parmi les ménages qui partagent les tâches domestiques de manière équitable est environ 50% plus élevée que chez ceux où l'essentiel du travail est accompli par la femme. » Au-delà de cette étude et de la nouvelle qu’elle a suscitée, il y a la réalité de la répartition des tâches domestiques entre les hommes et les femmes, qui est, comme le montre la note que nous publions aujourd’hui, loin d’être équitable.