L'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS) met aujourd'hui en ligne un site Web répertoriant toutes les mesures d'austérité annoncées au Québec depuis l'élection du gouvernement libéral en 2014.
Catégorie : Autre
Étude Godbout—St-Cerny sur l’évolution des revenus – Deuxième problème de méthode : la fiabilité des données
Je poursuis ici mes réflexions sur l’étude de Luc Godbout et Suzie St-Cerny portant sur l’évolution des revenus des ménages. Dans un précédent billet, j’ai exposé ma première réserve méthodologique (très importante me semble-t-il) à propos du choix des années. J’aimerais me concentrer maintenant sur une partie très précise de l’étude, partie à laquelle on a offert une importante couverture médiatique.
Étude Godbout—St-Cerny sur l’évolution des revenus – Premier problème de méthode : le choix des années
À la fin du mois de juin, Luc Godbout et Suzie St-Cerny publiaient une étude portant sur l’évolution des revenus des ménages de 1976 à 2011. Le document défend la thèse que si l’on prend en considération les changements de composition des ménages et la diminution de la taille de ceux-ci, nous observons une hausse importante des revenus pendant cette période. Les deux auteur∙e∙s nous offrent un portrait différent des analyses statistiques précédentes à propos de l’évolution des revenus, analyses qui stipulent plutôt une baisse ou une stagnation des revenus pendant la période étudiée.
Les politiques du gouvernement Harper ont réussi à diminuer les inégalités au Canada
Cela peut paraître antinomique de considérer que les politiques néo-libérales du gouvernement Harper auront comme effet de diminuer les inégalités au pays. Mais, comme toute politique, il faut souvent attendre quelques années avant de voir leur véritable effet. En 2010, ce gouvernement a décidé de changer la forme de la collecte de données de Statistique Canada, faisant passer le questionnaire long du recensement aux oubliettes, au profit d’une nouvelle forme de collecte de données : l’Enquête Nationale auprès des Ménages (ENM).
Junkie, pétrole et servitude
Dans les dernières semaines, la maison d’édition Écosociété publiait en français le plus récent ouvrage d’Andrew Nikiforuk intitulé : L’énergie des esclaves : le pétrole et la nouvelle servitude. L’auteur, journaliste d’expérience et récipiendaire du Prix du gouverneur général, propose une thèse intéressante.
La liste de cadeaux de l’IRIS
À chaque année alors que la période des Fêtes approche, l’IRIS se fait une tradition de présenter quelques livres appréciés et recommandés par ses chercheur·e·s.
Bien que l’année ait été riche en publications, nous souhaitons attirer votre attention sur des livres qui n’ont pas nécessairement connu un succès planétaire, mais qui ont un intérêt marqué pour mieux comprendre les effets de l’économie.
Financiarisation : une nouvelle dictature?
Endettement: la souveraineté assujettie à la finance
Du capitalisme triomphant et l’enlisement global
Piketty : contre les inégalités du capitalisme et pour un savoir libre de propriété intellectuelle?
Au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, le livre de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, est devenu un véritable bestseller. C’est un fait assez rare de voir un livre économique, et académique par surcroît, devenir le centre de l’univers médiatique. Mais son succès n’est pas si surprenant. Le livre comporte une solution politique qui s’attaque à une vache sacrée de la droite économique, soit une taxation accrue des revenus provenant du capital. Et cela, pour s’attaquer au problème des inégalités économiques qui est en pleine explosion partout dans le monde. Ce constat sur le problème des inégalités croissantes est également fait par des institutions internationales, la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui ne sont pas nécessairement reconnues comme étant progressistes. Et de l’autre côté, le livre de Piketty met des chiffres sur le mouvement Nous sommes le 99%. Toutefois, le succès médiatique de l’ouvrage et les critiques de la droite économique ont éclipsé un des projets derrière les chiffres utilisés par Piketty. Mais qu’est-ce qui se cachent véritablement derrière ces chiffres?
Voici un blogue qu’une personne sur deux au Québec ne pourra comprendre
D’entrée de jeu, le titre de ce billet peut sembler prétentieux, mais il souligne une réalité politique alarmante. Selon la Fondation pour l’alphabétisation : «près d’un Québécois sur deux (âgé de 16 à 65 ans) n’a pas les compétences nécessaires pour utiliser l’information afin de fonctionner pleinement au sein de la société et de l’économie (niveaux 1 et 2).» Ce n’est pas une nouvelle statistique, mais il est bon et nécessaire de le répéter : 49% des personnes québécoises ont des difficultés de lecture.
Ironiquement, nous parlons moins des statistiques liées aux problèmes de littératie statistique, proportion qui se retrouve également à près d’une personne sur deux. Ceci ne minimise en rien le problème d’alphabétisation, c’est probablement le contraire puisqu’il faut y ajouter les problèmes de lectures des statistiques. Dans nos sociétés contemporaines, il semble que la simple mention d’un chiffre pourrait répondre à la «Grande Question sur la vie, l’univers et le reste». Mais sommes-nous en mesure de comprendre la démarche statistique en dessous de ce chiffre? Sommes-nous en mesure de critiquer la démarche scientifique sur une autre base qu’un «feeling» politique?
L’élite et l’oligarchie
Qu’est-ce qu’une oligarchie? Pour Jeffrey A. Winters, cette notion mériterait d’être clarifiée avant d’être utilisée par les chercheur.e.s, sans quoi elle risque de ne pas se montrer féconde. S’agit-il d’une forme de gouvernement distincte de la démocratie qui serait, comme l’affirme Aristote, une version dégénérée de l’aristocratie? Tout au long de son livre Oligarchy, Winters s’attache à en définir les contours et les variétés.