L’arrogance ne séduit pas

Il y a un peu plus de dix ans, La Grande Séduction était à l’affiche dans les salles de cinéma du Québec. Ce film raconte l’histoire de Dr Christopher Lewis, que les habitant·e·s d’un village de la Côte-Nord tentent de séduire bien que ce dernier semble davantage attaché à la débauche montréalaise qu’au proverbial serment d’Hippocrate… Il est navrant de constater que le personnage arrogant du Dr Lewis rejoint l’image que plusieurs se font aujourd’hui des médecins québécois.

L’arrogance majestueuse

On finit par oser. On se redresse un moment, on arrête et on respire. On lâche prise deux minutes et on prend tranquillement la mesure du champ de bataille, de la batterie de réformes et de l’ampleur de la transformation. De la déraison et des éclopés. On se dit que c’est de la folie bien entendu mais on ne peut pas le dire trop fort ni trop simplement parce qu’on dira de nous qu’on refuse le « changement ». Or, c’est l’incantation du changement qui fait élire tout le monde. Quitte à changer n’importe quoi, n’importe comment et de couvrir le résultat de l’opération par une majestueuse arrogance.

 

Êtes-vous plutôt SABSA ou Lacroix ?

Deux initiatives différentes, toutes deux dans la région de Québec. Les deux visent à offrir des services de première ligne parce que le réseau de la santé et des services sociaux en a cruellement besoin. Pourtant, ces deux expériences sont fondamentalement différentes. La première est une coopérative qui cherche à s’émanciper de l’autorité bureaucratique et médicale. La seconde est « une business ».

 

Crouler sous les indicateurs

L’IRIS publiait hier une brochure sur les indicateurs de santé, notamment les indicateurs de performance censés améliorer le fonctionnement des établissements du réseau socio-sanitaire québécois.

Des CLSC aux GMF

On apprend aujourd’hui qu’une partie importante des activités et des ressources des CLSC sera transférée vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et ce, aux frais du ministère et des établissements publics. Selon Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la santé et des services sociaux, « ce transfert est une ‘pièce maîtresse’ de la réforme des services de première ligne pour sortir de l’hospitalo-centrisme ».

La contre-révolution Barrette

Le ministre Gaétan Barrette est peut-être le politicien québécois qui ressemble le plus à Stephen Harper. Comme l’ancien premier ministre du Canada, il passe de la parole aux actes sans broncher alors qu’il écrase un après l’autre les contrepoids du parlementarisme, de l’administration publique et même de la science. Ils en retirent une grande popularité parce qu’ils maîtrisent l’art des communications, mais au passage, ils brisent un à un les attributs de la démocratie parlementaire.

Il faut rompre avec Tina

Contrairement à l’habitude, les questions de santé mentale ont été très médiatisées ces derniers jours. Ceci surtout en raison de grandes entreprises comme Bell et Morneau Shepell qui ont respectivement lancé des campagnes et projets de recherche leur permettant de se positionner comme des acteurs importants dans le domaine. Cette tendance à la corporatisation de la santé mentale s’inscrit dans une vision néolibérale qui nie l’existence d’alternatives aptes à solutionner les problèmes humains en dehors de la logique de marché.

Les effets secondaires de l’amertume médicale

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt une lettre d’opinion rédigée par un médecin saskatchewanais, le Dr Dennis Kendel. Il a pris la plume pour mettre en garde les médecins canadiens contre « les effets à long terme de l’amertume ». Une maladie peu connue ? Non, il explique pourquoi l’hostilité des médecins envers l’État peut avoir de fâcheuses conséquences lorsqu’elle devient plus pathologique que raisonnée.

Philpott fera-t-elle le travail du Collège des médecins ?

Les négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces sont en cours à Victoria en Colombie-Britannique. Il s’agit de la première véritable occasion de tester la nouvelle ministre fédérale de la santé, Jane Philpott. Bien que le gouvernement Trudeau ait montré plus de bonne volonté que son prédécesseur sur la question onéreuse des achats de médicaments (strictement le pôle d’achat et pas l’assurance universelle), on ne sait rien encore de ses intentions réelles vis-à-vis de l’avenir général des systèmes de santé publics. L’enjeu des frais accessoires au Québec pourrait justement s’avérer à cet effet révélateur.