Piketty : contre les inégalités du capitalisme et pour un savoir libre de propriété intellectuelle?

piketti

Au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, le livre de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, est devenu un véritable bestseller. C’est un fait assez rare de voir un livre économique, et académique par surcroît, devenir le centre de l’univers médiatique. Mais son succès n’est pas si surprenant. Le livre comporte une solution politique qui s’attaque à une vache sacrée de la droite économique, soit une taxation accrue des revenus provenant du capital. Et cela, pour s’attaquer au problème des inégalités économiques qui est en pleine explosion partout dans le monde. Ce constat sur le problème des inégalités croissantes est également fait par des institutions internationales, la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), qui ne sont pas nécessairement reconnues comme étant progressistes. Et de l’autre côté, le livre de Piketty met des chiffres sur le mouvement Nous sommes le 99%. Toutefois, le succès médiatique de l’ouvrage et les critiques de la droite économique ont éclipsé un des projets derrière les chiffres utilisés par Piketty. Mais qu’est-ce qui se cachent véritablement derrière ces chiffres?

 

Voici un blogue qu’une personne sur deux au Québec ne pourra comprendre

D’entrée de jeu, le titre de ce billet peut sembler prétentieux, mais il souligne une réalité politique alarmante. Selon la Fondation pour l’alphabétisation : «près d’un Québécois sur deux (âgé de 16 à 65 ans) n’a pas les compétences nécessaires pour utiliser l’information afin de fonctionner pleinement au sein de la société et de l’économie (niveaux 1 et 2).» Ce n’est pas une nouvelle statistique, mais il est bon et nécessaire de le répéter : 49% des personnes québécoises ont des difficultés de lecture.

Ironiquement, nous parlons moins des statistiques liées aux problèmes de littératie statistique, proportion qui se retrouve également à près d’une personne sur deux. Ceci ne minimise en rien le problème d’alphabétisation, c’est probablement le contraire puisqu’il faut y ajouter les problèmes de lectures des statistiques. Dans nos sociétés contemporaines, il semble que la simple mention d’un chiffre pourrait répondre à la «Grande Question sur la vie, l’univers et le reste». Mais sommes-nous en mesure de comprendre la démarche statistique en dessous de ce chiffre? Sommes-nous en mesure de critiquer la démarche scientifique sur une autre base qu’un «feeling» politique?

L’élite et l’oligarchie

oligarchy

 

Qu’est-ce qu’une oligarchie? Pour Jeffrey A. Winters, cette notion mériterait d’être clarifiée avant d’être utilisée par les chercheur.e.s, sans quoi elle risque de ne pas se montrer féconde. S’agit-il d’une forme de gouvernement distincte de la démocratie qui serait, comme l’affirme Aristote, une version dégénérée de l’aristocratie? Tout au long de son livre Oligarchy, Winters s’attache à en définir les contours et les variétés.

L’économie pour tout le monde à l’UPop

UPop

L’économie ne devrait pas être une science ésotérique, accessible seulement à la petite partie de la population qui en possèderait les clés. Le travail que fait l’IRIS dans ses publications, son blogue, ses apparitions médiatiques ou ses collaborations avec des bédéistes ou des vidéastes cherche à rendre intelligible l’univers économique dans lequel on baigne. Au cours des prochaines semaines, nous ajouterons une nouvelle corde à notre arc : un cours à l’UPop.

Lors du lancement de la session Hiver 2014, jeudi dernier, nous avons présenté le plan de cours de ce projet qui se déroulera en 12 séances auxquelles s’ajouteront une bande dessinée, une brochure et une série de capsules vidéos. Munis de ces outils, nous espérons non seulement rendre les notions économiques plus accessibles, dans un cadre plus convivial et accroitre le nombre de citoyennes et de citoyens qui prennent part aux débats sur notre système économique.

La science, la guerre et la politique

Le livre The War on Science de Chris Turner aborde l’essentielle question du traitement de la science par l’actuel gouvernement du Canada. Les histoires qu’on y relate confortent les pires impressions qu’on pouvait avoir à ce sujet et contre lesquelles certain.es se mobilisent à juste titre. Cependant, la posture prise par l’auteur à propos du rapport entre science et politique montre en relief le problème qui a pu mener Stephen Harper au pouvoir et face auquel l’auteur reste complètement aveugle.

La guerre contre la science

La thèse de l’ouvrage est simple, le gouvernement de Stephen Harper mène une guerre contre la science empirique. Pourquoi? Parce que les faits empiriques contredisent l’idéologie qu’il défend. La proposition simple et la démonstration relativement bien menée. Toutefois, les répétitions fréquentes rendent la lecture quelque peu lassante et l’ode au « vrai Canada pur et grand » en fin d’ouvrage est d’un sirupeux indigeste. Relevons, cela dit, quelques passages croustillants.

Published
Categorized as Autre

C’est un fait : l’opinion est partout

Durant le temps des Fêtes, au moment de débattre de l’épineuse Charte de la laïcité avec les membres de votre famille, sur quoi ont reposé les positions défendues par chacun?

J’ose émettre l’hypothèse qu’il a surtout été question de ce que chacun pense du voile porté par certaines femmes musulmanes, mais très peu, pour ne prendre qu’un exemple, du nombre de plaintes reçues par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec relativement à des demandes d’accommodement liées au motif religieux (entre 2009 et 2013, ces plaintes ont représenté 0,69% du total des plaintes reçues).

Quelques suggestions de lecture pour le temps des Fêtes

LivrePH

Le temps des Fêtes est une bonne occasion de faire ce que trop souvent la vie quotidienne nous empêche de faire. Pour certain.e.s, il s’agit de passer du temps en famille, pour d’autres la priorité va plutôt aux sports d’hiver. À l’IRIS, on voit les choses différemment. Pour nous, le temps des Fêtes est la période idéale pour lire tous ces livres que nous avons été obligés de laisser de côté tout au long de l’année. Voici une liste qui je l’espère pourra vous inspirer. Pour y arriver, je me suis dit qu’il valait peut-être sortir du sentier étroit de l’économie, on verra à l’usage si j’ai eu raison. Afin de cerner les propositions, je me suis limité à aller piger dans les publications récentes de deux maisons d’édition québécoises aux valeurs progressistes.

Le gouvernement fédéral est-il responsable du mal-financement des universités?

On se souvient tous et toutes du printemps érable de 2012. Comment ne pas s’en rappeler? De la grève étudiante aux manifestations en passant par les concerts de casseroles, ce printemps a laissé sa trace. À l'arrière-plan de ces événements souvent spectaculaires, un débat de chiffres n’a pas cessé de se tenir. La hausse des droits de scolarité étant le plus souvent justifiée par les besoins financiers des universités, plusieurs, dont l’IRIS, ont fortement critiqué cette manière simpliste de voir les choses.

Pour le dire sommairement, les universités québécoises ne souffrent pas d’un « sous-financement », mais bien d’un « mal-financement ». Une part de plus en plus importante de leur budget va aux projets immobiliers, à la recherche commercialisable et à l’appareil administratif. Bref, le problème n’est pas tant un manque de fonds, mais bien que le financement de l’enseignement, qui est pourtant ce qui doit être au cœur d’une université,  se voit systématiquement marginalisé. Résultat des courses, plus on met de l’argent dans une machine universitaire devenue dysfonctionnelle, plus on aggrave le problème.

Les données fiscales et le 1 % le plus riche

L'IRIS a publié le 1er octobre dernier une note socio-économique intitulée Les inégalités : le 1 % au Québec. Comme son titre l'indique, cette étude porte en premier lieu sur le «1 % le plus fortuné au Québec». Mais le 1 % de qui? De la population adulte, comme on pourrait le penser? Non! La note le mentionne d'ailleurs dès la page 2 : cette note parle des «déclarant·e·s de revenus», soit des personnes qui ont rempli une déclaration de revenus.

Lorsque l'on veut faire des comparaisons dans le temps avec n'importe quel type de données, il faut toujours se demander si la population visée par ces données est fixe dans le temps. Or celle-ci ne l'est pas… Veuillez noter que j'écris ce billet à la demande de Simon Tremblay-Pepin, un des auteur·e·s de la note, à qui j'ai fait part des conséquences de la variation importante dans la composition de la population étudiée dans les données fiscales entre 1982 et 2010. J'en profite pour le féliciter de son honnêteté intellectuelle.

La majorité silencieuse est derrière le projet de Charte… Que nous disent vraiment les sondages?

Sondage

Au cours des deux dernières années, la majorité silencieuse du Québec aurait coup sur coup appuyé le gouvernement de Jean Charest contre la grève étudiante et la Charte des valeurs québécoises mise de l’avant par celui de Pauline Marois. Dans ces deux « crises », la majorité silencieuse a servi à faire taire la critique qui ne proviendrait de toute manière que d’une minorité. Autant Jean Charest que Pauline Marois ont dit que les sondages étaient derrière eux, que la majorité silencieuse parlait à travers les sondages.

Est-ce que les sondages effectués autour d’un sujet épineux comme la Charte peuvent vraiment représenter ce que pense la population québécoise?