Priorité aux créanciers

On ne peut reprocher sa constance au gouvernement. Depuis la dernière élection, les choses ont été mises au clair : les dépenses sociales de l’État doivent être sévèrement amputées afin de « reconquérir notre marge de manoeuvre ». La logique est simple, si Québec veut pouvoir dépenser dans l’avenir, il faut couper aujourd’hui.

 

Les valises

Même si les Panama Papers ne feront bientôt plus les manchettes, les révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont fait craquer encore un peu plus le vernis qui enveloppe les élites d’ici et d’ailleurs d’une aura de bonté et d’altruisme.

 

L’effet Desmarais pour hausser le salaire minimum à 15$ dès 2017

Depuis quelques années déjà, les inégalités de revenus prennent le haut du pavé, aux côtés des problèmes environnementaux, comme enjeu inévitable du capitalisme contemporain. Et, depuis un peu plus d’un an, une des solutions avancées par plusieurs États américains serait d’offrir un salaire minimum à 15$/h. Cette revendication existe aussi au Québec. Évidemment, de l’autre côté, il y a des détracteurs qui crient au loup et qui pointent, sans vraiment de fondement empirique, une épée de Damoclès évoquant la destruction potentielle de l’économie québécoise si une augmentation graduelle du salaire minimum d’environ 4$ de l’heure survenait. 

La Banque du Canada vient d’annoncer que l’État pouvait avoir un effet positif sur l’économie

Depuis la crise économique, la tendance à la mode a été l’austérité. On dépense le moins possible pour éviter tout déficit, considéré comme le pire démon. Le problème avec cette stratégie –  s’est-on entêté de répéter à l’IRIS et ailleurs – est qu’elle prive l’économie d’une intervention qui lui serait secourable et favorise la stagnation. Cette stagnation se concrétise par une faible création d’emplois, par un secteur privé morose et par un secteur public en gestion de crise constante. C’est un mauvais moment à passer nous dit-on, il ne faut pas réinvestir maintenant, c’est trop précaire, la croissance est en train de revenir, lentement mais surement.

 

Êtes-vous plutôt SABSA ou Lacroix ?

Deux initiatives différentes, toutes deux dans la région de Québec. Les deux visent à offrir des services de première ligne parce que le réseau de la santé et des services sociaux en a cruellement besoin. Pourtant, ces deux expériences sont fondamentalement différentes. La première est une coopérative qui cherche à s’émanciper de l’autorité bureaucratique et médicale. La seconde est « une business ».

 

L’histoire ne se répète pas mais elle se ressemble

L’annonce cette semaine de la publication des Panama papers par un consortium médiatique semble avoir eu l’effet d’une bombe, voire d’une surprise pour plusieurs personnes. À moins que l’on ait omis de me spécifier que nous n'étions plus dans le capitalisme et que la tendance de ce dernier à se financiariser de plus en plus n’était qu’un leurre pour vendre plus de livres critiques d’économie, il n’y a pas grand-chose de surprenant. 

Panama papers: voyage dans le ventre du dragon

Une importante fuite de documents vient d’être publiée dans les principaux médias de la planète. Cette fuite concerne le cabinet panaméen Mossack Fonseca, une entreprise appartenant au top 5 des agences actives dans la création d’entreprises offshore (donc des sociétés qui s’implantent dans les paradis fiscaux pour éviter le fisc, contourner les lois ou encore blanchir de l’argent). Ces Panama papers révèlent une liste de 140 personnalités publiques pris la main dans le sac (gens d’affaires, politiciens, sportifs, etc.), dont quelques chefs d’État (pour une liste plus complète des personnalités impliquées, c’est ici).