Le REM : plus avantageux pour la Caisse que pour la population québécoise

On sentait un enthousiasme débordant des classes politiques et médiatiques lorsque la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) annonçait le 22 avril dernier son projet de train électrique : le réseau électrique métropolitain (REM). En tout, 67 kilomètres de rails et 24 stations à Montréal et dans les environs. La CDPQ promettait un réseau rentable, construit rapidement, qui réglerait l’éternelle question du transport en commun entre la Rive-Sud, l’aéroport et l’Ouest-de-l’Île.

 

C’est pour quand le transport en commun?

On le sait, le gouvernement du Québec souhaite diminuer de 37,5 % ses émanations de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2035. Or, pour le moment, aucune réelle action concrète n’a été annoncée, outre un timide soutien à la voiture électrique. Si le gouvernement était le moindrement sérieux dans sa démarche, il investirait dans le transport en commun. Cette décision serait non seulement intéressante d’un point de vue écologique, mais  aurait surtout  un impact positif sur l’économie du Québec. 

Sortir du pétrole… et de l’automobile

Le souvenir de la COP 21 plane au-dessus du plus emblématique des salons automobiles nord-américains, qui s’est ouvert hier à Detroit au Michigan. À Paris, il y a un mois, la 21e Conférence des Parties sur les Changements climatiques s’était achevée sur la promesse formulée par les pays participants de limiter leur impact sur le climat grâce à une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’il faille reconnaître les côtés positifs de cet accord, il faut aussi impérativement garder à l’esprit que c’est seulement en revoyant de manière radicale nos modes de production et de consommation que l’on peut espérer éviter des bouleversements climatiques désastreux.

Transport : un changement de cap qui se fait toujours attendre

À l’approche de l’hiver, les cyclistes qui préfèrent ne pas affronter le froid et la neige à deux roues – soit une majorité des adeptes de ce mode de transport – se préparent à remiser leur vélo en attendant le retour des températures clémentes. Dommage, puisqu’en plus du plaisir lié à cette pratique, des travaux récents du groupe de recherche Transportation Research At McGill (TRAM) montrent que les personnes qui se rendent au travail ou à l’école à vélo sont plus énergiques et moins en retard, donc plus productives, que celles qui optent pour les transports en commun ou la voiture. « Les gens sont très sensibles au temps, aux délais et aux imprévus. Les chantiers, les accidents ou les gros camions qui bloquent le chemin causent du stress et affectent beaucoup le niveau d’énergie », a expliqué une des co-signataires de l’étude à TVA. 

Lac-Mégantic : au-delà de la voie de contournement

La semaine dernière avait lieu le triste premier anniversaire de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. Lors de son passage dans la ville pour offrir son support, Philippe Couillard a été accueilli par un groupe citoyen réclamant la construction d'une voie de contournement de 13 km afin que des matières dangereuses ne circulent plus par le centre-ville. Bien que cette revendication soit justifiée par la dénivellation exceptionnelle et les courbes en cascade qui caractérisent l'entrée dans la ville, d'autres accidents ferroviaires survenus récemment dans d'autres régions remettent en question l'opportunité même de permettre le transport de pétrole par train au Québec.

Êtes-vous dans la « zone d'explosion »?

En même temps que l'on se recueillait à Lac-Mégantic, l'organisme environnemental américain ForestEthics mettait en ligne la carte interactive « Oil Train Blast Zone » (zone d'explosion des trains pétroliers), qui démontre de façon éloquente que le pétrole par train passe à travers la plupart des grands centres urbains québécois ainsi que des dizaines de villages. Il suffit d'entrer son adresse civique et on peut voir si sa résidence se situe ou non à l'intérieur d'une zone à risque de sinistre. Plutôt inquiétant.

Lac-Mégantic : camouflage de la vérité derrière l’échec de la réglementation

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La semaine dernière, 10 mois après la catastrophe qui a frappé la ville de Lac‑Mégantic, les procureur.e.s du gouvernement du Québec ont déposé des accusations criminelles contre trois employés de première ligne de la société Montréal Maine and Atlantic Railway (MMA).

Les suspects, qui ont dû défiler en public menottes aux poings dans le pur style américain de la « marche du condamné », ont été accusés de 47 chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort.

Les effets de la déréglementation sur la tragédie de Lac-Mégantic

Alors que les gouvernements québécois et canadien se font une guerre politique sur qui et comment doivent être dédommagés les habitant.e.s de Lac-Mégantic et qu’un autre train contenant des matières dangereuses a déraillé en Alberta, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) dévoile aujourd'hui un rapport qui établit des liens entre la déréglementation du secteur ferroviaire et la tragédie de Lac-Mégantic. Le rapport est disponible ici.

Bien qu’il soit trop tôt pour dresser un bilan complet, le rapport a le mérite de poser plusieurs questions sur le rôle du gouvernement fédéral dans la déréglementation de l’industrie ferroviaire. 

Dix propositions pour mieux vivre sans croissance (1ère partie)

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ».

Cette semaine à HEC Montréal se tenait le premier colloque du Collectif de recherche interuniversitaire et transdisciplinaire sur les impasses de la croissance (CRITIC) intitulé « Creuser jusqu’où? Les limites de la croissance ». À l'occasion de ce colloque sur la décroissance, on a entendu de très pertinentes critiques du mouvement décroissant à l'égard de l’économie de l’accumulation qui recherche des profits illimités alors que les limites environnementales et sociales de la planète sont de plus en plus précises.

Au même moment, la revue française Alternatives économiques publiait un dossier intitulé Vivre mieux sans croissance qui met de l’avant 10 propositions afin d'améliorer notre vie dans le contexte 0ù la fin de la croissance est soit souhaitable, soit inévitable. Les propositions avancées sont très intéressantes, aisément réalisables et devraient être mieux connues. Elles ont pour but de diminuer les dépenses individuelles de manière à défavoriser la recherche de l’accumulation monétaire. Nous en faisons ici la recension en les adaptant à la situation québécoise.