Nous avons vu dans le précédent billet que la robotisation ne semblait pas forcément détruire les emplois, mais pouvait même en créer. Tournons-nous à présent sur un enjeu très peu abordé lorsqu’il s’agit de discuter du progrès technologique, soit l’impact de la robotisation sur les salaires. Les variations de salaires sont des phénomènes complexes à analyser, ce qui explique probablement pourquoi il n’en est presque jamais fait mention dans les comptes rendus de la presse. Le salaire est effectivement influencé par énormément de facteurs, ce qui rend très difficile l’isolement de l’effet significatif d’un seul d’entre eux. Les observations de ce billet sont donc à prendre avec de grandes réserves, car elles ne prétendent pas faire l’entière lumière sur les variations de salaire observées, d’autant que les hypothèses utilisées dans ce billet et le précédent sont simplificatrices à dessein. L’objet de ce billet vise davantage à mettre de l’avant l’enjeu de la qualité des emplois qui peuvent être créés à la suite de la robotisation.
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Robotisation : pourquoi reste-t-il des emplois?
De nombreux débats ont occupé et occupent encore la société quant au remplacement des emplois par les robots, ce que les économistes nomment dans la théorie de la production l’effet de substitution entre le capital et la main-d’œuvre. Ce billet s’attardera dans un premier temps à observer les données disponibles sur l’emploi de trois secteurs d’activité (agricole, services professionnels, scientifiques et techniques et le secteur de l’hébergement et de la restauration) qui devraient avoir été fortement influencés par le progrès technologique. Un second billet s’intéressera à un effet peu débattu, l’effet de l’automatisation sur les salaires de ces mêmes secteurs. Comme tout phénomène économique cependant, les explications sur les faits observés ne peuvent se limiter à un seul facteur. Les observations et hypothèses explicatives de ce billet et du prochain sont donc à prendre avec une certaine réserve.
Qu’entendons-nous par Taxe Robot?
La taxe robot est une idée dans l’air du temps. C’est a priori fort simple : un robot qui causerait une perte d’emplois devrait être sujet à une taxe. Elle est soutenue par des personnalités aussi diverses que Bill Gates, fondateur de Microsoft, et Benoît Hamon, candidat socialiste aux élections présidentielles françaises de 2017. Toutefois, les arguments mis de l’avant par ces derniers sont radicalement opposés.
The Economist et Frankenstein
The Economist présentait récemment en première page une série de robots en train de vaquer aux occupations les plus diverses : transporter des marchandises, s’occuper des personnes âgées, des enfants, des plantes, etc. Le texte qui accompagne cette proposition futuriste nous promet que ces grandes avancées serviront aux consommateurs et consommatrices, mais se demande ce qu’il arrivera des travailleurs et travailleuses qui seront remplacés par des robots. Voilà une bien étonnante question lorsqu’on y pense un peu… c’est comme si le futur vivait constamment dans le passé.