La politique d’austérité budgétaire au Québec à la suite de la crise financière

Nos services publics sont sérieusement malmenés ces dernières années en raison de la politique d’austérité. Selon les données budgétaires, ce sont 20 milliards d’efforts qui ont été exigés de la population du Québec sur une période de six ans, de 2010 à 2015. Cela représente 3,4 milliards par an en moyenne, dont 2,3 milliards par an en compressions de dépenses. Trois ministres des finances se sont succédé, Bachand, Marceau et Leitão, chacun avec son plan de retour à l’équilibre budgétaire, chacun avec son cortège de compressions de dépenses et de hausses de taxes. L’objet du présent texte est de revoir, à travers l’examen des budgets successifs, comment s’est déployé le grand schéma conçu en 2009-2010, et dégager les reliefs de cette période.

Énoncé printanier : la nouvelle qui n’aura surpris personne

Le ministre des Finances Nicolas Marceau a publié aujourd’hui à Québec un énoncé visant à mettre à jour le cadre budgétaire déposé à l’automne dernier. Le document évoque des revenus à la baisse et présente les moyens mis en œuvre par le ministre pour atteindre néanmoins l’équilibre budgétaire au cours de l’exercice 2013-2014.

L’approche du ministre semble par conséquent faire toujours bien peu de cas des conséquences infligées à l’économie québécoise par les politiques d’austérité, mais aussi de divers éléments macroéconomiques qui devraient pourtant l’inciter à davantage de prudence.

Rappelons que cette situation, la publication d’un énoncé budgétaire printanier, est exceptionnelle puisque la coutume parlementaire veut plutôt que ce soit le budget de l’année qui soit déposé à cette date. Cependant, à l’automne dernier, les mesures prises par le nouveau gouvernement, notamment au chapitre de la fiscalité, avaient motivé le dépôt d’un budget anticipé.