Endettement des ménages : entre inquiétude et panique

L’endettement n’est plus qu’un sujet qu’on sort des poussières lorsqu’on ne sait plus quoi dire pendant le temps des fêtes. On s’en inquiète maintenant à l’année longue. Même si le taux d’endettement des ménages canadiens a atteint un niveau record de 167,3% l’an dernier, Desjardins persiste et signe : pas de panique! Ils nous avaient d’ailleurs fait la même prescription l’an dernier. Doit-on vraiment, malgré les inquiétudes à maintes fois répétées à ce sujet, cesser de paniquer? Examinons de plus près ce qui motive cet appel au calme.

 

Cardiologues : 88 000$ d’augmentation

Vous avez bien lu. Des médecins québécois ont obtenu une augmentation de leur rémunération moyenne de 88 000$ pour la seule année 2015-2016. Ce sont les cardiologues cette fois-ci qui ont remporté le gros lot alors que leur rémunération est passée de 463 000$ à 552 000$ (nets des frais de cabinet). Ils ont ainsi devancé de peu les urgentologues qui ont vu s’accroître leur revenu de 72 688$. Aussi surréelle que cette situation puisse paraître, le gouvernement québécois verse désormais ce type de montant d’argent en augmentation alors que d’une majorité de Québécois·es n’obtiendra jamais de telles sommes… en salaire.

Que comprendre des chiffres sur l’emploi?

À chaque publication de nouvelles statistiques sur l’emploi, nous avons droit au même spectacle : s’il y a amélioration, les gouvernements s’en félicitent; s’il y a déclin, c’est en raison de facteurs hors de leur contrôle. Alors comment s’y retrouver? Plusieurs données sont à la disposition de tous et de toutes; tentons de comprendre leur signification et leurs limites.

Le capitalisme sur le gril

En cette saison du barbecue, de la sangria et des feux de camp, quoi de mieux que de méditer sur l’avenir du capitalisme ! À ce propos, j’ai visionné la semaine dernière deux films qui ont suscité plusieurs réflexions chez moi.

 

Abolissons les pourboires

Savez-vous d’où viennent les pourboires? À l’origine, il s’agissait d’une petite somme d’argent que l’on donnait aux serveurs en arrivant au restaurant dans l’espoir qu’on nous donne une bonne place et un bon service. Ainsi, le « pour boire » s’adressait à nous : on payait afin de boire et non pour offrir un verre en échange d’un excellent service. En anglais, le mot « tip » serait l’acronyme de « to insure promptitude ». Alors que la pratique a commencé en Angleterre au XVIIe siècle, celle-ci s’est répandue au gré des voyages de ceux et celles qui l’ont adoptée. Depuis, les manières de faire ont évolué. En Europe, le pourboire est rare, alors qu’ici, il est obligatoire. Et il ne s’agit plus « d’acheter » un service, mais plutôt de le « récompenser ». Mais, est-ce juste pour autant?

La répartition des richesses, est-ce qu’on s’en fout vraiment ? Réplique à Michel Kelly-Gagnon

Le 28 juin dernier, le directeur de l’Institut économique de Montréal (IEDM) Michel Kelly-Gagnon signait un billet au titre provocateur : « Les gens préfèrent une société juste… et inégale » Soyons-lui reconnaissants : ce texte nous offre une occasion en or de déboulonner un argumentaire classique de la droite libertarienne.

Femmes et fiscalité… c’est compliqué

La semaine dernière, la Chaire en fiscalité et en finances publiques publiait un rapport portant sur l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) de différentes mesures fiscales québécoises. Les chercheurs ont sélectionné les 25 mesures qui leur apparaissaient les plus pertinentes et ont, pour chacune d’entre elles, détaillé la répartition homme-femme du nombre de contribuables touchés et de la valeur totale de la mesure, ainsi que les montants moyens en jeu pour chacun des deux groupes. Sans surprise, certaines mesures sont à l’avantage des hommes tandis que d’autres sont à l’avantage des femmes. Ces résultats vont dans le sens de travaux antérieurs de l’IRIS, que ce soit concernant la situation des personnes selon leur catégorie de revenu ou bien selon leur genre. La fiscalité québécoise est-elle neutre par rapport au sexe? La réponse : c’est complexe.

 

Bonification du RRQ: mieux vaut des miettes que rien?

Le 20 janvier dernier, ma collègue Eve-Lyne Couturier nous informait de la réforme sournoise que souhaitait implanter le gouvernement du Québec en matière de retraite. Elle dénonçait par le fait même le peu d’intérêt qu’on y accordait dans l’espace public. Maintenant que le gouvernement s’est rétracté et aurait, selon les informations obtenues par Le Soleil, choisi de suivre l’option fédérale, le silence se poursuit.

Comprendre le conflit de travail en construction

Ces jours-ci, les bulletins de circulation sont simplifiés par les chantiers désertés des grévistes du secteur de la construction. Voilà probablement la seule bonne nouvelle quand on parle du présent conflit de travail. Les parties impliquées tiennent des positions peu surprenantes : les patrons veulent plus de flexibilité et les ouvriers et ouvrières demandent de meilleurs salaires. Pendant ce temps, les négociations font du surplace et l’État brandit l’épée de Damoclès d’une loi spéciale. Que tirer de ce mauvais roman-savon qu’on a l’impression de déjà connaître puisqu’on l’a vécu il y a à peine 4 ans

Bye bye Boss! (on se revoit la semaine prochaine)

En 1837-1838, des hommes (et quelques femmes) se sont rebellés pour défendre leurs droits. Près de 180 ans plus tard, le troisième lundi de mai permet de commémorer leur combat et de célébrer l’ouverture de la saison du BBQ et du chalet. En effet, la Journée nationale des Patriotes est l’un des huit jours fériés statutaires selon les normes du travail. Que vous en ayez profité ou non, il n’en demeure pas moins que de telles pauses dans l’horaire normal du travail ne sont pas un luxe.