Résolution 2017 : Combler le vrai déficit

« Des sans voix, ça n’existe pas vraiment. Il n’y a que des gens qui sont délibérément réduits au silence ou qu’on préfère ne pas entendre. »  — Arundhati Roy

 

À quelques jours de l’inauguration du nouveau président des États-Unis, après l’étrange élection de laquelle Donald Trump est sorti vainqueur, l’heure est au bilan pour bien des États-unien·ne·s. En ce début d’année 2017, l’heure est aussi au bilan pour de nombreux autres citoyen·ne·s à travers le monde. Ce n’est pas surprenant, considérant le rôle géopolitique de cet imposant voisin. N’oublions toutefois pas qu’entre janvier et décembre 2016, les électeurs d’une vingtaine d’autres pays ont également eu à élire des personnes pour les représenter à la tête de leur État respectif. Examinons ces données électorales dans leur contexte socioéconomique : certains constats qui vont à l’encontre des idées reçues s’imposent.

Le centre et ses impasses contre l’envie de rupture

Depuis l’élection étatsunienne de novembre dernier, comme plusieurs j’imagine, je ne cesse de ressasser certaines réflexions. Quelques jours avant Noël, mon collègue Guillaume Hébert s’est commis dans un texte critique à l’endroit des élites politiques, dénonçant leur responsabilité dans la montée des mouvements d’extrême droite. Je ne reprendrai pas dans ce billet son analyse, mais le texte de mon collègue m’a donné l’occasion de mettre un peu d’ordre dans ma tête. 

 

SAQ et cannabis, un bon duo?

Le cannabis récréatif sera légalisé au Canada. Plus tôt cette semaine, le groupe de travail fédéral a remis son rapport dans lequel il recommande au gouvernement Trudeau plusieurs mesures pour assurer une mise en marché sécuritaire de ce « nouveau » produit. Les médias ont retenu qu’il ne fallait surtout pas confier la vente du cannabis récréatif à la Société des alcools du Québec (SAQ) ou à la Liquor Control Board of Ontario (LCBO), et ce, pour éviter la co-implantation de deux produits, le cannabis et l’alcool, dont la consommation conjointe pose de sérieux risques.

 

L’arrogance

On apprenait la semaine dernière, dans le cadre de la parution du Bilan-Faim 2016 de Moisson Montréal, que la fréquentation des banques alimentaires avait connu une hausse de 8 % par rapport à 2015 dans la métropole, sur la Rive-Sud et à Laval. L’organisme ramasse puis distribue des dons alimentaires à des organismes communautaires de l’île de Montréal.

 

Est-ce que la STM fait une « bonne job »?

Disons-le, les derniers jours ont été pénibles pour les usagers et usagères de la Société de transport de Montréal (STM). Non seulement le service de transport en commun a connu trois pannes de métro en trois jours la semaine dernière, ce qui en faisait sa pire semaine en quatre ans, mais la STM a également dû essuyer les critiques liées à sa piètre gestion lors de la première neige lundi dernier.

 

SAQ: les limites de la performance

En début de semaine, une nouvelle étude est venue mettre sur le tapis l’enjeu de la performance de la SAQ. Nous sommes habitués de lire les jugements péremptoires sur cette société d’État jugée inefficace et dont plusieurs voudraient bien remettre en question l’existence. Dans l’étude préparée par le Centre de la productivité et de la prospérité, affilié à HEC Montréal, nous avons plutôt droit à une analyse plus fine de la situation.

 

La recherche universitaire en transition

Hier, l’IRIS publiait une étude sur le financement de la recherche universitaire, tant au fédéral qu’au provincial. L’objectif est de déterminer les répercussions pour le soutien à la recherche universitaire et à la relève des compressions menées par les gouvernements fédéral et provincial au sein respectivement des Conseils de recherche du Canada et des Fonds de recherche du Québec de 2007 à aujourd’hui.

L’après PL 70 : gare à la hauteur de la barre à l’aide sociale

Malgré des mois d’objections et de propositions fondées venues de toutes parts, le gouvernement sera resté inflexible dans sa détermination d’introduire de nouvelles obligations et sanctions à l’aide sociale. L’adoption du projet de loi 70 est chose faite et le programme Objectif emploi deviendra la porte d’entrée pour les premiers demandeurs d’aide sociale. Il faut maintenant craindre les modifications réglementaires qui viendront les contraindre au plan d’intervention vers l’emploi qu’on leur imposera. 

Mise à jour économique: Prestidigitation de haut calibre

Ça y est. On a maintenant tous les détails de la mise à jour budgétaire du gouvernement Couillard. On dit, sur toutes les tribunes, en lettres majuscules et avec des couleurs flamboyantes, que le gouvernement réinvestit enfin dans les services publics. En tout, 2,2 G$ de plus répartis en santé, en éducation, en infrastructures et en soutien régional. Par contre, à être trop enthousiaste, on manquera les notes de bas de page, écrites toutes petites, à l’encre presque invisible à en croire la couverture médiatique. D’une part, c’est beaucoup moins qui sera investi dans nos services, mais surtout, c’est énormément plus qu’on cache par un jeu de main astucieux.

 

Vers plus de croissance (des élites) ou bienvenue au Club des 27

À la mi-octobre, le gouvernement a annoncé la formation d’un groupe-conseil qui se penchera sur les meilleures manières de relancer le Québec sur les voies de la croissance économique. Peu de choses sont connues de ce groupe, sauf qu’il est composé de 27 personnalités du monde des affaires et qu’il est présidé par Monique Leroux, celle-là même qui fut à la tête de la coopérative, pardon, du Mouvement Desjardins de 2008 à 2016. Leur rapport est attendu – surprise! – juste avant les prochaines élections et leur première rencontre est prévue au début novembre. Mais c’est un hasard nous assure-t-on.