Alain Dubuc, austérité et néolibéralisme…

La semaine dernière, Alain Dubuc s’en est pris à l’IRIS pour sa « réappropriation culturelle » du terme « austérité ». Il nous reproche d’essayer de faire croire que le Québec, c’est la Grèce. Il en profite ensuite pour nous accuser de parler de néolibéralisme alors que les dépenses de l’État quant au PIB augmentent, ce qui serait antinomique.

Au-delà des belles paroles : le Québec à la COP21

La première semaine de la 21e Conférence des parties (COP21) terminée, il ne reste que cinq jours aux chefs d’État pour s’entendre sur les principaux points de discorde qui subsistent, soit le partage des efforts de réduction, l’aide aux pays en développement et le caractère contraignant d’un éventuel accord. Cependant, au-delà des beaux discours, ce que l’on constate est que le vrai changement – avant, pendant et après les négociations – dépend d’abord et avant tout de la capacité des mouvements sociaux locaux à mettre de la pression sur leurs élu.e.s. Le premier ministre Philippe Couillard, le ministre de l’Environnement David Heurtel et le reste du gouvernement n’y échappent pas. Or, dans quelle mesure leurs belles paroles sont-elles cohérentes avec leurs actions à domicile? Sur quels enjeux peuvent-ils s’attendre à être talonnés par les groupes sociaux?

Maintenant 700 milliards dans les coffres des entreprises

Début 2015, l’IRIS publiait une note socio-économique sur la surépargne des entreprises canadiennes, c’est-à-dire l’accumulation démesurée d’actifs liquides par les grandes entreprises. Le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) publiait à son tour une étude de ce phénomène. Les constats sont similaires mais la surépargne atteindrait désormais 700 milliards de dollars.

Alain Dubuc et l’analyse sélective

Alain Dubuc, dans sa chronique du mardi 1er décembre, prend la défense du gouvernement québécois en minimisant l’ampleur des compressions budgétaires imposées par le gouvernement Couillard depuis son élection en 2014. Ce programme d’austérité n’en serait en réalité pas un, nous dit-il, puisque les dépenses de programmes du secteur public par rapport au PIB nominal seraient aujourd’hui plus hautes qu’avant la crise économique de 2008. 

Un projet de loi 70 hors la loi

Dans la façon dont il vient sournoisement modifier la loi sur l’aide sociale, le projet de loi 70, « visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi », s’annonce comme la pire atteinte à la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale depuis son adoption à l’unanimité en décembre 2002 à l’Assemblée nationale du Québec. Il vient entraver une longue histoire d’action citoyenne en matière d’aide sociale et de protection du revenu à laquelle la loi de 2002 a contribué d’une façon qui commençait à porter ses fruits dans l’action publique et dans les mentalités. Si les modifications annoncées étaient adoptées, les dommages seraient majeurs.

Cinq milliards dépensés dans le noir

Au Québec, pour tous les soins offerts dans le système public, un seul organisme paie les services médicaux. Tous les services médicaux, de tous les médecins, pour tous les patients, depuis plus de 40 ans. Cela constitue une base de données d'une incroyable richesse pour comprendre comment la manière dont sont payés les soins influence les pratiques cliniques et ultimement les soins reçus par la population. C'est une mine d'or potentielle pour les ordres professionnels, les chercheurs ou les journalistes. Mais dans les faits, l'exploitation du potentiel d’information que constituent ces données pour mieux comprendre, décider et intervenir est presque impossible. 

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Mise à jour économique à Ottawa : le suspense se poursuit

Le tout nouveau gouvernement fédéral a promis beaucoup pour gagner les dernières élections. Au-delà des engagements concrets, il a surtout promis de rompre avec les manières de faire qui prévalaient sous la gouverne de Stephen Harper. Allons-nous poursuivre sur la trajectoire de la dernière décennie? Allons-nous encore avoir droit à des baisses d’impôts pour les entreprises et les plus riches, et de l’austérité pour les autres? 

Donner une valeur au monde

Si partout on nous propose des « débats », les vrais débats sont rares. Plus encore sur les questions économiques. Je participe très souvent à des échanges dans les médias avec nos collègues de l’Institut économique de Montréal (ou du Conseil du patronat, ou de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, ou de l’Institut Fraser…) qui sont présentés comme des débats, pourtant il ne s’agit à peu près jamais de débats. Il s’agit plutôt, au mieux, de présenter quelques arguments soutenant deux thèses opposées; au pire, de combats de coqs puérils où l’essentiel est de bien paraître.

Faire de l’argent avec la misère des autres

Philippe Couillard annonçait récemment qu’il envisageait de mettre en place des obligations à impact social pour financer certains programmes ou initiatives. Qu’est-ce que c’est et devons-nous nous en réjouir? Réponse rapide : il s’agit de donner une logique (encore plus) comptable au filet social, et c’est plus qu’inquiétant quand on pense au genre de société qu’on veut créer.

Coupes à l’aide sociale : la guerre aux pauvres continue

Québec a déposé un tout nouveau projet de loi cette semaine qui vise à réaliser des économies dans le budget de l’aide sociale. Dans le contexte général d’austérité, il n’y a pas grand-chose là pour surprendre. Avec le projet de loi 70, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale Sam Hamad veut économiser jusqu’à 50 M$ par année à l’aide de programmes de diminution des prestations à ceux et celles qui reçoivent de l’aide sociale.