Comme si un coup de dés avait soudainement changé le cours de l’économie, le gouvernement Legault a annoncé qu’il devra, dans les conditions actuelles de pénurie de main-d’œuvre et d’inflation, presque doubler les budgets accordés au Programme de financement des infrastructures s’il veut créer les 37 000 places en services de garde promises. Alors que la responsabilité du déficit de places appartient en partie au gouvernement libéral passé, ce qu’il en coûtera de réparer ce laxisme incombe par contre aux stratégies de relance malavisées de la CAQ. Pour un gouvernement qui affirmait dans le dernier discours du budget qu’il faisait « de la saine gestion des finances publiques une priorité », il semble que les rouages de la macroéconomie lui échappent puisqu’il a lui-même contribué à hausser les coûts de construction par ses politiques de relance.
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Oui des places, mais « dans combien de temps »?
Le réseau des centres de la petite enfance (CPE), qui fêtait en janvier son 25e anniversaire, continue de faire couler beaucoup d’encre en ce début d’année. Invité à la populaire émission « La semaine des 4 Julie », le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a été confronté aux vidéos de mères témoignant de la détresse provoquée par l’attente d’une place. Le ministre a répondu en rappelant son intention de compléter le réseau. Sensible au désespoir des parents, l’animatrice Julie Snyder l’a talonné en répétant à quatre reprises la question : « dans combien de temps ? ».
Quelques pas de plus pour un réseau de garde fort et pérenne
En mars 2020 naissait un mouvement social qui dénonçait le manque criant de places en services de garde. Cet automne, le ministre de la Famille a répondu à leurs revendications en publiant le document Grand chantier pour les familles et en proposant une modification de la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance (projet de loi 1).
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CPE : les 108 562 places manquantes
Dans les dernières semaines, le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a annoncé différentes mesures destinées à ouvrir de nouvelles places en CPE. Le 4 octobre, on apprenait l’intention du gouvernement Legault de créer 4 359 nouvelles places dans les garderies subventionnées. Un peu plus de deux semaines plus tard, le ministre Lacombe y est allé d’une nouvelle annonce consistant à convertir 3 500 places de garderies non subventionnées en places à 8,35$/jour.
4 359 places en garderie : il n’en manque que 3864
Le ministre de la Famille annonce aujourd’hui la création de 4 359 places en service de garde subventionné (CPE et garderie privée subventionnée). Le tout devrait se répartir dans 13 régions administratives. Une première réaction est certainement d’accueillir favorablement cette annonce, surtout lorsque l’on considère qu’environ 43 000 jeunes sont toujours sur les listes d’attente.
Le sexisme des chiffres hors contexte
Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a fait dans les derniers jours une tournée médiatique pour réagir à la grève des éducatrices en milieu familial. Certains de ses propos méritent d’être soupesés, car s’il est faux de dire qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres, il est vrai que leur mise en contexte peut être aussi importante que les chiffres eux-mêmes.
Comment ouvrir 67 246 places en CPE sans se fatiguer?
Le gouvernement Legault le répète à qui veut l’entendre : il compte, coûte que coûte, mettre en place son projet de maternelle quatre ans. Si on peut se réjouir de la volonté gouvernementale d’étendre le réseau scolaire public, il faut bien se demander si cette mesure est utile? Au Québec, il existe déjà un réseau de services de garde capable de prendre en charge les jeunes d’âge préscolaire, et ce bien avant que ceux-ci n'atteignent quatre ans. Au lieu de développer un nouveau service, pourquoi ne pas voir à l’essor des CPE? Cette idée n’est pas nouvelle, mais elle mérite d’être étudiée.