Salaire minimum : pourquoi faire compliqué?

Chaque année, le débat entourant le salaire minimum ne dure que quelques semaines avant et après le 1er mai. Autour de la hausse annuelle, qui coïncide avec la Fête internationale des travailleurs et des travailleuses, les partisan·e·s et les opposant·e·s d’une telle mesure déchirent leur chemise sur la place publique.

 

Pourquoi la droite n’aime pas Keynes?

Le 4 janvier dernier, par l’entremise de sa page Facebook, l’IRIS demandait quels sujets ses lecteurs et lectrices souhaitaient voir traités sur son blogue en 2016. Parmi les nombreuses proposions qui ont suivies, celle de Robert Mainville a particulièrement retenu notre attention: « Pourquoi les économistes de droite détestent autant Keynes ?» Dans ce billet, nous tentons donc d’offrir une réponse à cette question. 

Le mirage réducteur de l’objectivité en économie

Cette semaine, Francis Vailles publiait un article qui reprenait —pour ne pas dire louangeait aveuglément— les conclusions de Luc Godbout en ce qui concerne la fiscalité des particuliers au Québec. Selon le professeur d’université, le Québec dépendrait plus que les autres nations de la fiscalité des particuliers pour se financer. Le journaliste conclut son article avec une phrase qui nous interpelle particulièrement : « Bref, le prochain qui militera pour une hausse des impôts sur le revenu des particuliers au Québec est attendu de pied ferme… ». Je répondrai simplement : « Bref, c’est pour que le débat demeure scientifique que je me permets ce billet. » En effet, en tant chercheur, je me dois d’être plus nuancé à l’égard des travaux de M. Godbout.

Conciliation famille-travail: la FCEI fait cavalier seul

Nous apprenions ce matin que le Comité consultatif famille (CCF) allait bientôt rendre son rapport final sur les moyens à mettre de l’avant afin de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Un des principaux problèmes soulevés par le comité est la nature non contraignante des mesures mises en place jusqu’ici (à l’exception notable du programme d’assurance parentale). Trop souvent, Québec s’est contenté d’instaurer des programmes de sensibilisation ou d’accompagnement des entreprises afin de faire la promotion de la conciliation.

 

Ni transparence ni démocratie : il s’agit d’affaiblir le mouvement syndical

M. Yves-Thomas Dorval, P.-D.G. du Conseil du patronat du Québec, s’est récemment livré à un vibrant plaidoyer en faveur de la démocratie et de la transparence, afin de justifier son opposition au projet de loi C-4 débattu à la Chambre des communes. Celui-ci vise essentiellement à annuler deux lois touchant aux organisations syndicales adoptées sous l’ancien gouvernement conservateur. La Loi C-525 forçait notamment la tenue de scrutins à bulletins secrets pour les accréditations relevant du Code canadien du travail. La Loi C-377, quant à elle, obligeait toutes les organisations syndicales à rendre publics des états financiers très détaillés. Cet argumentaire cache pourtant assez mal les véritables intentions derrière l’opposition au projet de loi C-4 : affaiblir encore un peu plus le mouvement syndical. 

Que les travailleurs pauvres se trouvent un coloc!

Depuis deux ans maintenant, mon collègue Minh Nguyen et moi publions l’indice du salaire viable au Québec. En gros, on pose la question suivante : combien une personne qui travaille à temps plein doit gagner par heure pour couvrir ses besoins de base et se donner la marge de manœuvre financière nécessaire pour vivre convenablement? 

Pour un salaire minimum à 15,10 $/heure

Dimanche prochain, le salaire minimum sera haussé à 10,75 $/heure. On peut s’en réjouir, mais pourtant nous sommes loin de la coupe aux lèvres. Malgré l’augmentation annoncée, il manquera encore 4,35 $/heure au salaire minimum pour permettre une sortie de la pauvreté.

L’effet Desmarais pour hausser le salaire minimum à 15$ dès 2017

Depuis quelques années déjà, les inégalités de revenus prennent le haut du pavé, aux côtés des problèmes environnementaux, comme enjeu inévitable du capitalisme contemporain. Et, depuis un peu plus d’un an, une des solutions avancées par plusieurs États américains serait d’offrir un salaire minimum à 15$/h. Cette revendication existe aussi au Québec. Évidemment, de l’autre côté, il y a des détracteurs qui crient au loup et qui pointent, sans vraiment de fondement empirique, une épée de Damoclès évoquant la destruction potentielle de l’économie québécoise si une augmentation graduelle du salaire minimum d’environ 4$ de l’heure survenait. 

Une discrimination flagrante dans le revenu garanti aux personnes seules

La machine gouvernementale est bel et bien partie en matière de revenu minimum garanti. L’épaisse documentation du budget du Québec 2016-2017 rendue publique le 17 mars dernier en donne des signes indiscutables. Et elle livre sur un plateau d’argent… un exemple patent de discrimination systémique quant au revenu présentement garanti aux personnes seules sans emploi comparativement à celui qui est garanti aux familles dans le même cas.

Voici ce qui en est.

Le gouvernement Trudeau est-il préoccupé par l’endettement des ménages canadiens ?

Éclipsé par les attentats de Bruxelles et le décès de l’ex-maire de Toronto Rob Ford survenus le même jour, le premier budget Morneau, dévoilé le 22 mars dernier, ne mérite pas moins qu’on s’y attarde. Voilà un document qui nous permet d’avoir une meilleure idée de ce qui attend le pays sous la gouverne des Libéraux. Mon attention s’est portée sur le chapitre 8, intitulé « Un régime fiscal équitable et un secteur financier vigoureux », où il est question de « renforcer le secteur financier pour soutenir la croissance économique ». Le gouvernement souhaite entre autres renforcer la résilience du secteur financier, mieux protéger les consommateurs et les consommatrices et contenir les risques qui pèsent sur le système financier. Pour ce faire, il entend notamment « Analyser le secteur du logement et l’endettement des ménages ».