Pour Ramani, Kadiatou, Margarita, Dina et Nadège

Qu’elles s’appellent Ramani, Kadiatou, Margarita, Dina ou Nadège, qu’elles viennent de l’Inde, de la Guinée, du Salvador, du Maroc ou d’Haïti, qu’elles habitent au Québec depuis plus de dix ans ou qu’elles soient immigrantes récentes, les femmes venues d’ailleurs, tout comme les Québécoises établies ici depuis des générations, peuvent subir des violences nécessitant le recours aux services des maisons d’hébergement. Malgré certains préjugés tenaces laissant croire le contraire, les hommes qui violentent femmes et enfants sont de toutes les origines, de toutes les classes sociales et aucune culture n’a le monopole de la violence. Au Québec, la récente augmentation du nombre de femmes immigrantes fréquentant les maisons d’hébergement correspond à l’augmentation des personnes issues de l’immigration dans la population générale. 

Une grande innovation, les GMF ?

Dans un roman intitulé La Citadelle, l’écrivain britannique A.J. Cronin raconte le parcours sinueux d’un jeune médecin qui, après avoir expérimenté plusieurs façons de pratiquer la médecine, finit par se tourner vers une pratique de groupe. Pour l’auteur et son personnage principal, il s’agissait définitivement de « LA » voie d’avenir pour la médecine. Force est d’admettre qu’en comparaison avec la pratique médicale individuelle en cabinet privé, la pratique de groupe – comme aujourd’hui les GMF – est un progrès. Ou plutôt, c’était un véritable progrès l’année où le roman de Cronin a été publié… en 1937.

Légalisation du cannabis: maintenant on fait quoi?

Le gouvernement fédéral a déposé aujourd’hui son projet de loi sur la légalisation du cannabis. Les réactions sont nombreuses et malgré les doutes qui perdurent chez plusieurs intervenants (par exemple ici, ici et ici), il est temps maintenant d’être pragmatique. Que l’on soit pour ou contre, le pot sera légal le 1er juillet de l’an prochain. Le défi alors est d’utiliser la prochaine année pour mettre en place le cadre le plus sécuritaire pour la distribution de ce produit.

 

Budgéter entre hommes

Le budget présenté mardi dernier à Québec n’est pas celui de la fourmi qui récolte les fruits de son dur travail après le passage des « cigales dépensières », comme M. Leitão et M. Moreau aimeraient bien nous laisser croire. Pour reprendre l’analogie de Manon Massé, ce ne sont que des apparences. On repeint (seulement le salon et la cuisine… là où les regards se jettent) et on installe des rideaux dans une maison qui est passée au feu. Elle peut sembler être en ordre… mais les fondations, elles, ne sont pas très fortes. Et les femmes? Au sous-sol, oubliées…

L’État néolibéral se porte bien

Il fut un temps où on allait au budget pour apprendre de nouvelles choses. On attendait avec impatience de connaître la direction que souhaitait prendre le gouvernement. Cette époque semble révolue. Désormais, le budget sert manifestement à confirmer des annonces déjà présentées, déployer des stratégies de relations publiques et opérer des manœuvres électorales.

 

L’innovation n’est pas magique

À écouter le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, l’innovation technologique et la recherche et le développement (R-D) sont systématiquement les voies à suivre pour soutenir ou transformer l’économie canadienne. En effet, son plus récent budget comprend 262 mentions du terme « innovation ». Mettons ce choix en contexte.

Saison budgétaire : le jour de la marmotte

Du plus loin que je me souvienne, mes collègues de l’IRIS et moi disons essentiellement trois choses lorsque nous analysons les politiques d’austérité. D’une part, l’austérité n’a pas comme objectif l’atteinte du déficit zéro, mais la transformation et la privatisation des institutions publiques. D’autre part, l’austérité n’est pas qu’un mauvais moment à passer, mais bien l’instauration d’un état permanent de restrictions. Finalement, ce qui motivait le gouvernement libéral à aller si vite en besogne ces dernières années n’avait rien à voir avec l’état des finances publiques et tout à voir avec sa stratégie électorale pour 2018.

 

Dette: quatre raisons de ne pas paniquer

Le gouvernement du Québec déposera son budget dans quelques jours. Les dix dernières années ont été consacrées à un effort principal : la réduction de la dette publique du Québec. Alors que le gouvernement passe en mode électoral et que le sombre vocabulaire de l’austérité cède la place aux rivières d’or et aux montagnes d’argent, un des plus importants choix budgétaires du gouvernement sera de continuer ses versements au Fonds des générations. Cette année, ces montants devraient représenter 2,5 G$, une somme importante pour le budget du Québec. Pourtant, le gouvernement du Québec a tort de mettre autant d’efforts sur la réduction de sa dette : elle n’a rien d’inquiétant. Voici quatre raisons de ne pas vous réveiller la nuit en pensant que la dette du Québec va venir vous dévorer, tirées de notre plus récente publication:

Saison des budgets : période d’échauffement

La saison des budgets approche et comme à l’habitude, nos amis du Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) publient un budget alternatif qui montre à quel point le gouvernement fédéral pourrait faire des choix différemment. Le deuxième budget du gouvernement Trudeau sera fondamental. Il permettra une fois pour toute de montrer quelle est la véritable part de progressisme dans ce gouvernement au-delà de la rhétorique qui tranchait avec celle du gouvernement précédent.

 

Le fatalisme des privilégiés

Tout indique que le budget qui sera déposé à Québec le 28 mars prochain en sera un de récompenses. Hier, on apprenait que des baisses d’impôt de l’ordre de 100 à 500 millions de dollars devraient être consenties aux contribuables, tandis qu’en octobre, le ministre des Finances Carlos Leitão avait annoncé dans le cadre de la mise à jour économique des investissements de 2,2 milliards pour les trois prochaines années, dont 510 millions seront dédiés l’an prochain à la santé, à l’éducation et au développement des régions.

 

Cinq raisons de se méfier du projet de REM à Montréal

Comme vous vous en souvenez peut-être, j’ai déjà exprimé ma méfiance à l’égard du projet de train du réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), évalué à 5,9 milliards de dollars, dont au moins 42 % proviendraient de subventions gouvernementales. Dans une note publiée hier, j’ai poussé plus loin en faisant la synthèse des raisons pour lesquelles le gouvernement ne devrait pas aller de l’avant avec le projet.