Catégorie : Secteur public et communautaire
On ne s’est pas endetté en faisant l’épicerie
Est-ce que le Québec vit au-dessus de ses moyens? A-t-on plus de programmes sociaux que ce que l’on peut se permettre? Devrait-on jeter la serviette du filet social et écouter les sirènes de l’austérité? Même si ça permet de générer des beaux compteurs que d’être alarmiste sur la dette publique, la réalité est toute autre. La dernière étude de l’IRIS permet d’identifier les réelles causes de notre endettement collectif.
Le Québec coincé par ses impôts. Vraiment ?
« Le Québec coincé par ses impôts » titrait La Presse à la une le 24 mai dernier. Et de préciser l’article : « Le Québec est la nation dans le monde qui dépend le plus de l’impôt sur le revenu des particuliers pour financer ses services publics ». Enfin presque, pouvait-on lire ensuite. Le Québec consacrerait l’équivalent de 13,5 % de son Produit intérieur brut (PIB) à l’impôt sur le revenu des particuliers, ce qui placerait celui-ci au 3me rang des pays avancés derrière le Danemark (27,7%) et l’Islande (13,8 %). Voilà des statistiques évoquées par l’économiste Luc Godbout au dernier congrès de l’Association des économistes Québécois (ASDEQ) à l’appui de sa proposition visant à redéployer la fiscalité pour donner plus de poids aux taxes à la consommation.
Le FMI contre le néolibéralisme?
Dans le plus récent Finance and Development, le magazine du Fonds Monétaire International (FMI), trois chercheurs du FMI signent un texte au titre étonnant : Neoliberalism : Oversold?. Les chercheurs qui, comme à l’IRIS, ont une posture critique face au néolibéralisme depuis un moment vivent toujours une satisfaction un peu malsaine à lire ce genre d’articles. L’envie de crier : « On vous l’avait bien dit! » aux deux lignes, par exemple. Cela dit, le FMI n’a pas, en lui-même, plus de crédibilité aujourd’hui quand il doute du néolibéralisme qu’hier quand il l’imposait dans certains pays de la planète. Il est néanmoins intéressant de voir quels chemins parcourent les chercheurs pour trouver aujourd’hui des défauts à cette doctrine qui hier séduisait tant leur organisation.
SAQ : La VG vise juste sur les problèmes, mais manque le coupable
La vérificatrice générale a remis hier un rapport dont un chapitre porte sur la SAQ. Dans ce chapitre elle mentionne que la SAQ ne fait pas tous les efforts nécessaires pour obtenir les meilleurs prix pour les consommateurs. Certains problèmes pourraient être réglés assez simplement par des améliorations des façons de faire de la SAQ. D’autres par contre, sont liés à un élément fondamental de la SAQ que la VG mentionne, mais dont elle n’explique pas les conséquences : l’appétit du gouvernement pour les dividendes élevés de la SAQ.
Pourquoi la droite n’aime pas Keynes?
Le 4 janvier dernier, par l’entremise de sa page Facebook, l’IRIS demandait quels sujets ses lecteurs et lectrices souhaitaient voir traités sur son blogue en 2016. Parmi les nombreuses proposions qui ont suivies, celle de Robert Mainville a particulièrement retenu notre attention: « Pourquoi les économistes de droite détestent autant Keynes ?» Dans ce billet, nous tentons donc d’offrir une réponse à cette question.
Le mirage réducteur de l’objectivité en économie
Cette semaine, Francis Vailles publiait un article qui reprenait —pour ne pas dire louangeait aveuglément— les conclusions de Luc Godbout en ce qui concerne la fiscalité des particuliers au Québec. Selon le professeur d’université, le Québec dépendrait plus que les autres nations de la fiscalité des particuliers pour se financer. Le journaliste conclut son article avec une phrase qui nous interpelle particulièrement : « Bref, le prochain qui militera pour une hausse des impôts sur le revenu des particuliers au Québec est attendu de pied ferme… ». Je répondrai simplement : « Bref, c’est pour que le débat demeure scientifique que je me permets ce billet. » En effet, en tant chercheur, je me dois d’être plus nuancé à l’égard des travaux de M. Godbout.
Libéraliser le marché de l’alcool?
Et si on nationalisait Uber?
Le conseil général du PLQ de la fin de semaine nous a donné à voir de bien drôles de scènes. Pendant que le premier ministre voulait faire peau neuve en abordant les deux années qui le séparent des prochaines élections comme le champion de l’éducation, c’est un tout autre débat qui a finalement monopolisé l’attention. Pour ou contre Uber?
Avons-nous vraiment accès à l’information au Québec?
Après plusieurs années d’usage des demandes d’accès à l’information, j’en suis venu à croire que notre système d’accès à l’information pose de sérieux problèmes au Québec. J’en vois trois en particulier qui limitent grandement la capacité de bien comprendre ce qui se passe dans notre secteur public (parce que, bien sûr, si vous faites des recherches sur le secteur privé, vous n’avez tout simplement aucun droit d’accès à l’information, ce qui est probablement la plus grande aberration de la loi). Je les formule non comme un expert de la Loi sur l’accès à l’information, ce que je ne suis pas, mais comme une des personnes qui l’utilisent fréquemment, ayant fait probablement plus d’une centaine de demandes d’accès à des documents au cours des dix dernières années.
Faut-il mettre fin au monopole de la SAQ?
Aux yeux des partisans du libre marché, le fait que des entreprises publiques aient l’exclusivité sur certains secteurs de l’économie apparaît comme une aberration des plus scandaleuses. C’est pour cette raison que surgit de manière périodique dans l’espace public l’idée de privatiser en totalité ou en partie la Société des alcools du Québec (SAQ), un projet porté par la volonté de libérer les consommateurs et les consommatrices québécoises des griffes de notre « soviet des alcools ».
Priorité aux créanciers
On ne peut reprocher sa constance au gouvernement. Depuis la dernière élection, les choses ont été mises au clair : les dépenses sociales de l’État doivent être sévèrement amputées afin de « reconquérir notre marge de manoeuvre ». La logique est simple, si Québec veut pouvoir dépenser dans l’avenir, il faut couper aujourd’hui.