Depuis le mois d’août, les nouvelles à propos de la réforme prochaine du système d’éducation et les annonces de compressions budgétaires se multiplient presqu’au même rythme que les déclarations consternantes du ministre Yves Bolduc. On se rappellera son fameux « Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça », le ça en question étant les coupures dans l’achat de livres pour les bibliothèques scolaires. On ignore encore le contenu définitif de ce projet de réforme allant du primaire à l’université, mais ce qu’on en sait par les médias tire dans tous les sens : abolition des commissions scolaires, révision du financement des cégeps et des universités, anglais intensif en 6e année pour tous, nouvelles technologies dans les classes, évaluations des enseignant.e.s, révision des programmes au cégep, et j’en passe.
Ce qui ressort toutefois assez clairement de ce lot disparate d’idées, ainsi que des propos d’Yves Bolduc, c’est un certain mépris de la culture allant de paire avec une vision marchande de l’éducation. Son accueil favorable du Rapport final du chantier sur l’offre de formation collégiale rendu public le 20 octobre dernier, et son intention de mettre en œuvre rapidement un certain nombre de ses recommandations, en attestent. Aux voix du ministre et de Guy Demers (auteur du rapport), s’ajoute celle de d’autres acteurs du milieu collégial (directions de cégeps ou président de la Fédération des cégeps) pour défendre la nécessité d’un arrimage encore plus grand entre la formation collégiale et le marché du travail.