L’arrivée d’Uber à la bourse de New-York le 9 mai dernier était un événement très attendu. À près de 72 milliards US$, sa valorisation boursière égale le record pour une entreprise américaine établi par Facebook en 2012. L’engouement certain pour Uber ne s’est toutefois pas traduit par une forte demande pour ses actions, qui se sont vendues en dessous du prix initialement demandé par la compagnie. La raison en est bien simple : depuis sa fondation en 2009, Uber n’a jamais engrangé de profit et ne compte pas le faire dans un avenir rapproché. Certains parlent même d’encore 5 à 10 ans avant que leur modèle d’affaire ne devienne rentable. Or, la valeur d’une action en bourse est le reflet direct des gains futurs qu’elle permet raisonnablement d’espérer. L’horizon lointain de la profitabilité d’Uber tire donc le prix de ses actions vers le bas.
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Tuer le taxi pour faire vivre Uber
La saga entourant le projet de loi 17, qui vise à modifier les règles entourant l’industrie du taxi, est troublante à plusieurs niveaux.
Uber: économie du partage ou capitalisme sauvage ?
Quelle place occupe l’économie du partage? Quelle place lui faire? Quel cadre adopter pour en réglementer les activités? Voilà autant de questions sur lesquelles devra se pencher le groupe de travail nommé par le gouvernement du Québec le mois dernier. Il faut bien évidemment se réjouir de la formation d’un tel comité. Jusqu’ici, Québec donnait l’impression soit de ne pas saisir les transformations en cours ou de simplement se ranger du côté des géants de cette « nouvelle » économie au nom de l’ouverture à l’innovation.
Uber est passé date
Les faveurs de la ministre fédérale Mélanie Joly envers Netflix sont en train de susciter une onde de mécontentement sans précédent contre le gouvernement Trudeau. Pendant ce temps, une autre firme transnationale cherche à obtenir des privilèges indus en ralliant la population québécoise à sa cause : Uber. Dans un cas comme dans l’autre, l’heure est venue de redonner à l’État un rôle de défenseur de l’intérêt collectif et non celui d’un laquais d’actionnaires étrangers venus parasiter le travail des gagne-petit d’ici. Pour y parvenir, pas besoin de dire non aux avancées technologiques : il suffit de confier leur développement à des coopératives d’ici.