Le président du Conseil du trésor a ouvert son allocution de mardi en voulant nous rappeler des chiffres. D’abord le service de la dette, ensuite le montant absolu de la dette. Une fois ces mots prononcés, tout était clair et plus rien n’était possible. Sans les mettre en rapport avec rien, par leur seule valeur en soi, ces chiffres exigeaient impérieusement, d’eux-mêmes, les changements que M. Coiteux allait par la suite nous présenter.
Au Québec, mais ailleurs aussi soyez-en assurés, la dette est un Bonhomme Sept Heures. Comme pour les enfants indisciplinés qui refusent d’aller se coucher, la dette publique sert à mettre fin aux discussions sur les finances publiques. Vous pouvez avoir n’importe quelle bonne idée, offrir une réflexion originale ou importante, on vous répondra systématiquement: «oui, mais la dette» comme si sa seule évocation suffisait à clore le débat. Mon collègue Francis Fortier et moi nous sommes penchés sur l’état de la dette du Québec pour voir dans quelle situation nous étions réellement et si la dette justifiait vraiment tous les sacrifices.