Le Québec a perdu la moitié de ses fermes depuis 20 ans. Le Canada a vécu une semblable situation. En Europe, même histoire, et idem pour les États-Unis. Il n’en fallait pas plus pour que le phénomène semble inéluctable, voire qu’il soit assimilé à l’évolution naturelle des choses. Et pourtant, ce n’est ni l’oeuvre de la nature ni d’une quelconque volonté divine.
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Les plans conjoints agricoles, bienfaits ou entraves?
Bête obscure particulière au monde agricole, les plans conjoints touchent une partie non négligeable des aliments produits au Québec. En fait, il y en a près d’une quarantaine et ils visent les oeufs, le lait, les bleuets, le sirop d’érable, mais aussi le homard, le flétan, le porc, les céréales, pour n’en nommer que quelques-uns, incluant une quinzaine de plans conjoints pour le bois. Le présent article se limitera toutefois au domaine de l’agriculture.
La gestion de l’offre, une démocrature agricole
Au plus tard à chaque élection fédérale, le sujet de la gestion de l’offre refait surface. En principe, ce monstre de complexité, maintenant limité au seul pays du Canada, trouve ses fondements dans de nobles objectifs: le premier, stabiliser les prix à la consommation en contrôlant la production de certaines denrées comme le lait (1966 et 1972), la volaille (1971), les oeufs (1966), mais aussi le sirop d’érable (2004 uniquement pour le Québec) et le lapin (2005, uniquement pour le Québec).