La bourse au carbone : une fausse bonne idée? (deuxième partie)

camionsPollution

Ce texte fait suite à un texte publié vendredi dernier que vous pouvez retrouver ici.

Je terminais mon dernier texte sur la bourse au carbone en indiquant que le SPEDE, type de bourse du carbone qui entrera en vigueur le 1er janvier 2015, risquait de ne pas remplir son mandat. La tonne d’équivalents de gaz carbonique aurait de fortes chances de se  transiger à prix modique, ce qui nuirait à la transformation du comportement des industries polluantes, les encourageant à acheter des droits de pollution à bas prix. Or cette situation n’est pas propre au Québec. La dévaluation du prix de la MT CO2e fait partie des réalités et des nombreux échecs la bourse au carbone. Ce second texte tentera d’en présenter quelques-uns.

Il existe deux questions de fond sur la bourse du carbone : est-ce concrètement réalisable et et est-ce souhaitable ? Tentons d’y répondre.

La bulle financière du carbone

Dans un récent billet, j’ai fait une très courte recension des coûts associés aux catastrophes naturelles liées à la pollution. Sans surprise, j’incitais les politicien.ne.s et les économistes traditionnel.le.s à se sortir la tête des sables bitumineux et à regarder en face les dangers liés à la croissance de l’empreinte écologique au pays et dans le monde.

Bien que les coûts liés à la crise climatique soient majeurs, on n’a pas l’impression d’être réellement touché. Bien sûr, des fonds spéciaux financés à même les impôts pourraient servir à payer le prix d’éventuelles reconstructions, mais les effets sur notre avoir personnel semblent somme toute peu importants. Pourtant, l’éclatement de la bulle financière risque mener vers une des crises financières mondiales les plus importantes des dernières décennies.

Voici pourquoi :

Le prix de la pollution

Au Canada, on n’a pas l’habitude d’associer environnement et portefeuille. On a plutôt tendance à croire  (à tort) que les intérêts environnementaux nuisent au développement économique. Cependant, bien que pour certains investisseurs, la hausse des inquiétudes environnementales constitue un irritant, elle influence peu les décisions d’affaires. En termes économiques, la pollution est d’ailleurs considérée la plupart du temps comme une externalité, c’est-à-dire un effet négatif incalculable sur le bien-être que l’on ne prend d’ailleurs pas en compte.