La vaccination au Canada : un enjeu d’autosuffisance
Par Younes RhaziAlors que la campagne de vaccination massive contre la COVID-19 s’entame à grands pas un peu partout dans le monde, le retard du Canada sur ses homologues ne passe pas inaperçu.
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Alors que la campagne de vaccination massive contre la COVID-19 s’entame à grands pas un peu partout dans le monde, le retard du Canada sur ses homologues ne passe pas inaperçu.
À la mi-octobre, une entente sur les principaux éléments de l’Accord économique et commercial global (AECG) a été conclue entre le gouvernement canadien et l’Union européenne. Ce traité de libre-échange a été présenté comme une opportunité en or d’accroitre le commerce des denrées agricoles, en particulier celles provenant du secteur céréalier. Dans le cadre de l’AECG, les produits agricoles canadiens verront leurs droits de douane réduits de 95%. Le gouvernement assure que l’élimination de ces tarifs bénéficiera également aux industries bovine et porcine en augmentant leur exploitation.
Tant pis pour les fromages du Québec
Au chapitre du fromage, le gouvernement se fait moins rassurant. L’AECG devrait permettre l’entrée au pays de quelque 17 700 tonnes additionnelles de fromages provenant d’Europe. Les producteurs laitiers et fromagers québécois ont fortement réagi à cette nouvelle et ont laissé savoir que ça n’avait selon eux « carrément pas d’allure ». Cette mesure affectera d’ailleurs directement les producteurs fromagers du Québec, où se trouve 60 % de la production de fromages fins du Canada.
Que se passe-t-il avec la mondialisation? Vingt ans après que ce concept triomphaliste se soit imposé au cœur des préoccupations des sociétés occidentales, on constate chaque année plus clairement que tant l’abolition des frontières entre les peuples que la prospérité pour tout le monde étaient un mirage. On a pourtant bel et bien mondialisé des choses. Mais pas ce qu’on nous promettait.
Au courant des années 90, la mondialisation succède à la guerre froide au sommet des priorités des affaires du globe. Le capitalisme anglo-saxon cherche à s’étendre sur le monde entier. Rapidement, des mouvements sociaux s’organisent contre cette réorganisation de la société à coup de traités de libre-échange. C’est l’apparition de l’anti-mondialisation. Quelques années plus tard, ça sera l’arrivée des « altermondialistes » qui ne s’opposent plus comme tel à la mondialisation, mais qui en proposent une qui serve les êtres humains avant les marchandises.
Si bien des gens voient dans l’économie une science obscure et un domaine réservé aux expert.e.s, c’est en partie parce que le discours économique dominant cultive souvent l’incompréhension en se faisant hermétique et hyperspécialisé. Rendre les processus économiques intelligibles au plus grand nombre, dans le but éventuel de les transformer, est une tâche à laquelle s’attèle cependant contre vents et marées d’irréductibles Gaulois.e.s de la pensée. Avec son essai Global Slump, dont la traduction française vient de paraître aux éditions Écosociété et qui sera lancée ce vendredi à Montréal, David McNally, professeur de science politique à l’Université York, participe admirablement à cet effort.
Dans Panne globale, McNally analyse la crise financière de 2008 comme un nouvel épisode de la « période d’expansion néolibérale » du capitalisme. Le néolibéralisme désigne la stratégie déployée depuis quarante ans par les élites économiques et politiques afin de combattre le pouvoir acquis de chaudes luttes par les salarié.e.s et ainsi les déposséder des fruits de leur travail. À grand renfort d’exemples tirés aux quatre coins du globe, l’auteur montre que depuis les années 1970, la croissance de nos économies s’est faite aux dépens des travailleuses et des travailleurs des pays riches, et a été rendue possible par la création d’une main-d’œuvre précaire dans les pays de la périphérie – la Chine étant évidemment un pôle fondamental de cette nouvelle organisation de la production à l’échelle mondiale.