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Oui des places, mais « dans combien de temps »?

3 février 2022

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4min


Le réseau des centres de la petite enfance (CPE), qui fêtait en janvier son 25e anniversaire, continue de faire couler beaucoup d’encre en ce début d’année. Invité à la populaire émission « La semaine des 4 Julie », le ministre de la Famille Mathieu Lacombe a été confronté aux vidéos de mères témoignant de la détresse provoquée par l’attente d’une place. Le ministre a répondu en rappelant son intention de compléter le réseau. Sensible au désespoir des parents, l’animatrice Julie Snyder l’a talonné en répétant à quatre reprises la question : « dans combien de temps ? ».

En effet, la lenteur du ministère dans ce dossier préoccupe des milliers de parents à travers le Québec, dont, plus récemment, ceux d’une garderie privée de Laval menacée de fermeture. Face à une éventuelle hausse des coûts et consciente des capacités financières limitées des parents, la directrice de la Garderie de la Gare à Laval s’est tournée vers un CPE avoisinant afin que celui-ci se porte acquéreur de ses installations. Leur structure légale leur accorde le droit d’effectuer des offres d’achat pour augmenter leur nombre de places. L’approbation du ministère de la Famille est toutefois nécessaire et, dans ce cas-ci, celui-ci a refusé sous prétexte que le secteur n’était pas visé pour la création de nouvelles places en CPE. Face au scandale engendré par cette réponse, le ministère s’est ravisé et le projet est de retour au stade de l’évaluation.

Cette histoire révèle deux choses. D’abord, que les places en services de garde non subventionnées (GNS) sont comptabilisées dans l’offre du réseau et, donc, qu’elles affectent négativement la création de « nouvelles » places en CPE. Selon le tableau de bord du ministère, la région de Laval compterait 2465 places disponibles, alors que 1443 enfants sont en attente. Comment est-ce possible? En fait, 68% des places inoccupées sont en GNS. Les parents doivent donc débourser des montants importants pour y avoir accès, sans compter que la qualité y est souvent moindre (les plaintes y sont largement plus nombreuses qu’en CPE). Pourtant, du point de vue du ministère, l’ouverture de nombreuses places en CPE à Laval n’est ni essentielle ni pressante.

L’histoire de la Garderie de la Gare met aussi en évidence l’avenue originale que représente la conversion en CPE pour l’achèvement du réseau de services de garde subventionnés. En avril 2021, les GNS du Québec comptaient un total de 16 756 places inoccupées. Alors que les coûts de construction explosent et que des milliers de parents angoissent à l’idée d’attendre encore deux ans avant de retourner travailler, il importe de faire preuve d’imagination en utilisant les places déjà existantes. L’exemple de Laval expose la grande agilité et la créativité dont font preuve les CPE. Profiter de leur expertise pour convertir les installations privées en services de qualité supérieure et accessibles financièrement pourrait se révéler une avenue stratégique pour réduire l’attente dans les villes du Québec. Le ministère de la Famille pourrait alors concentrer davantage de ressources en région, où il n’y a que rarement des GNS.

Après 25 ans d’existence, le réseau des CPE n’est toujours pas complété. Voilà l’occasion de sortir des sentiers battus en leur accordant la latitude et les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des communautés qu’ils connaissent bien. Il en est plus que temps.

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1 comment

  1. Le concept des garderies a permit deux choses:
    1- Pousser les femmes en masse vers le milieux du travail;
    2- Maintenir les salaires plus bas pour tous les travailleurs;

    Résultat: La généralisation des emplois à temps partiels et des petits salaires entretient la précarité et la pauvreté depuis plus de 20 ans.

    Depuis le début, les soit-disants mouvements de libération de la femme ont été détournés de leur but premier par le patronat… Pour son profit à lui seul.

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