Salaire minimum : il manque toujours 4 $

Chaque année, le 1er mai est l’occasion de souligner l’histoire des luttes et des solidarités ouvrières. Historiquement parlant, c’était une journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à huit heures par jour. Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes descendront dans les rues afin de s’opposer aux politiques d’austérité qu’impose le gouvernement Couillard.

Le coût de la pauvreté au Québec : 17 milliards de $

Presque tous les jours, à mon bureau, je me sens un moment  frustré et impuissant. À cet instant, c’est comme si je me trouvais au bord d’un gouffre en compagnie de mon patient, contemplant la maladie au fond du précipice et la santé, de l’autre côté. Et nous ne parvenons pas, lui et moi, à bâtir cette passerelle qui nous permettrait de traverser. Nous savons à quoi elle ressemblerait, mais nous n’avons pas les matériaux requis pour la construire.

Ce gouffre, je l’ai contemplé avec Fatima, une mère monoparentale avec deux enfants d’âge scolaire, qui travaille à plein temps chez Tim Hortons, au salaire minimum, c’est-à-dire 10,15 $ l’heure. Fatima souffre de maux de dos et d’arthrite. Elle arrive tout juste à payer son loyer. Elle n’a pas le temps de voir un chiropraticien ni de faire de l’exercice. Elle n’a pas les moyens de s’acheter des médicaments antidouleur. Souvent, elle peine à nourrir sa famille à la fin du mois, se privant pour que ses enfants mangent à leur faim.