La « Grande Récession » qui s’est amorcée en 2008 a été la plus importante depuis la « Grande Dépression » de 1929. Nous sommes désormais familiers avec son déclencheur, la crise de subprimes, ces prêts hypothécaires tordus consentis à des ménages qui allaient manifestement faire défaut sur leurs paiements. Cela étant dit, les causes profondes de la Grande Récession et l’avenir qui s’ouvre suite à celle-ci comporte bien des zones d’ombre. De fait, il n’y a pas de consensus ni sur les conditions structurelles ayant mené à la crise, ni sur la robustesse ou sur la précarité de la reprise en cours. J’ai lu avec intérêt les échanges récents à ce sujet entre les économistes Sam Gindin de l’Université de York (Toronto) et Andrew Kliman de l’Université Pace (New York). Tous les deux sont marxistes et ça tombe bien, puisque Marx fait justement l’objet d’une réhabilitation relative au moment où la théorie économique néoclassique qui domine la discipline échoue à décrire adéquatement les phénomènes contemporains (« Was Marx Right? », était justement le titre d’un autre débat dans les pages du New York Times la semaine dernière).
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