Les décrets de convention collective : une forme méconnue – et menacée – de protection des travailleuses et travailleurs

Photo: Buiobuione (Wikimedia Commons)

Une section du document divulgué au sujet de la réforme du régime syndical a révélé un autre projet de réforme législatif qui s’avère tout aussi inquiétant et concret pour près de 90 000 travailleuses et travailleurs parmi les plus précaires : l’abolition de la Loi sur les décrets de convention collective (LDCC) qui les protègent.

Précarité des jeunes : la faute aux vieux ?

Dans une étude publiée ce mardi, le Conference Board du Canada conclut que « les jeunes travailleurs sont les grands perdants de la montée des inégalités entre les générations depuis 30 ans. » « Le revenu disponible des Canadiens âgés de 50 à 54 ans », montre l’étude, « est aujourd'hui supérieur de 64 % à celui des 25 à 29 ans contre 47 % au milieu des années 1980. » « L’âge plutôt que le sexe est en train de créer un nouveau clivage dans notre société », poursuivent les auteurs de l’étude.

À première vue, ses résultats semblent confirmer la thèse selon laquelle il existe une iniquité intergénérationnelle dans la société canadienne. C’est cette thèse que mettait de l’avant un regroupement de jeunes employés de la Société Radio-Canada la semaine dernière pour dénoncer la précarité de leur situation :

« Deux castes finissent par émerger. Les employés permanents qui se sont battus pour obtenir leurs droits, certes. Et moi, nous, les précaires, leurs enfants, encore et toujours sur le bord de la route.

Je ne suis pas seul dans cette galère. Fonction publique, éducation, santé… les rouages du transfert de génération se grippent, le mal-emploi ronge la jeunesse québécoise. L'attrition et les gels d'embauche forment notre horizon. »