Le 5 novembre dernier paraissait dans la revue scientifique Bioscience une lettre signée par plus de 11 000 scientifiques de 153 pays à travers le monde appelant à agir immédiatement contre les changements climatiques. En guise de réponse, 500 « scientifiques et professionnels du climat et de domaines connexes » de 24 différents pays ont également signé une lettre appelant le secrétaire général de l’ONU à ne pas céder au discours alarmiste des écologistes concernant les changements climatiques puisque, selon ces « experts », il n’y a pas d’urgence climatique. Ils donnent ainsi des munitions à ceux et celles qui prétendent qu’au fond, tout va bien, si ce n’est que des « melons d’eau » (des communistes déguisés en écologistes) tentent de nous faire avaler leur vieil agenda anticapitaliste dans un nouvel emballage.
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Reculer 40 ans en arrière avec l’invisibilité du genre
Depuis la crise économique de 2008, il n’y a qu’un seul mot sur les lèvres des dirigeants politiques et économiques de par le monde : austérité. Le Québec ne fait pas exception à la règle qui prévaut dans les économies dominantes. Ce n’est un secret pour personne, le dernier budget du Québec a mis les pierres d’assise d’un plan d’austérité pour les prochaines années et ce, même si le ministre des Finances Carlos J. Leitão se fait plus timide que certains dirigeants européens tant au niveau de la forme que du fond. C’est évident que les politiques qui sont anticipées pour le Québec ne seront pas aussi virulentes que celles appliquées en Grèce par exemple. Il n’en demeure pas moins que les mesures d’austérité partagent plusieurs points communs.
Toutes ces politiques se mettent en place sous couvert de l’inévitabilité, elles reposent sur des prémisses d’une vision économique néolibérale et elles n’épargneront personne. Ce dernier élément qui se retrouve le plus explicitement dans la maxime rhétorique, pour ne pas dire populiste, du «tout le monde doit se serrer la ceinture», est probablement l’aspect le plus pernicieux et le plus régressif des politiques d’austérité. En d’autres termes, elles tentent, et dans une certaine mesure réussissent, à s’implanter en prétextant être neutres. Elles sont mises en place sans considération des disparités sociales existantes au niveau socio-économique qui, souvent, se développent et se maintiennent par l’entremise de relations de pouvoir genrées ou encore racialisées.