COMMUNIQUÉ | Revenu viable 2024: Combien faut-il pour vivre dignement dans sept villes du Québec?
29 avril 2024
29 avril 2024, Montréal – L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dévoile aujourd’hui la 10e édition du revenu viable qui nous apprend qu’il faut entre 30 738$ et 43 609$ par année à une personne seule pour vivre hors de la pauvreté au Québec.
Selon Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS et autrice de l’étude: « À la différence de la mesure du panier de consommation (MPC), le calcul du revenu viable indique ce que représente un niveau de vie digne, au-delà de la seule couverture des besoins de base. Cela signifie notamment d’être en mesure de faire des choix et de pouvoir faire face aux imprévus. »
Le revenu viable en 2024 selon le type de ménage et la localité
En 2024, le revenu viable calculé pour une personne seule se situe entre 30 738$ et 43 609$ et varie entre 72 788$ et 86 585$ pour une famille de quatre. Montréal est la ville qui a enregistré la plus forte hausse du revenu viable dans la dernière année, soit une augmentation de 19,3 %, suivie de près par Saguenay, Gatineau et Sherbrooke. Dans toutes les situations examinées, la variation du coût du panier entre 2023 et 2024 est plus élevée que le taux général d’inflation mesuré par l’indice des prix à la consommation (IPC).
Jusqu’à 25 % plus cher pour les familles qui déménagent
Pour que le revenu viable soit le plus conforme aux standards actuels, l’IRIS a inclus dans son calcul une pénalité au déménagement qui permet de mieux refléter les prix du marché pour un logement locatif dans un contexte de hausse fulgurante des loyers.
À Montréal, par exemple, les sommes prévues pour se loger grimpent en moyenne de 25 % pour les familles avec enfants ayant déménagé dans la dernière année. D’importantes pénalités au déménagement sont également enregistrées dans les villes de Québec et de Gatineau.
« Les personnes qui doivent déménager parce que leur famille s’agrandit ou qui sont évincées de leur logement doivent prévoir des sommes plus importantes pour se loger. Les données fournies par la SCHL sous-estiment largement ce que paient réellement les familles ayant de jeunes enfants qui, dans la grande majorité des cas, n’habitent pas à la même adresse depuis aussi longtemps que des ménages plus âgés », explique Eve-Lyne Couturier.
20 $ à 30 $ de l’heure pour vivre dignement au Québec
Bien que le salaire minimum sera rehaussé de 0,50 $ à compter du 1er mai prochain, atteignant désormais 15,75 $ de l’heure, une personne qui travaille à temps plein au salaire minimum ne disposera toujours pas des sommes nécessaires pour vivre une vie exempte de pauvreté.
« On a tendance à croire qu’il suffit de travailler pour sortir de la pauvreté, mais notre économie crée une catégorie de travailleuses et de travailleurs pauvres qui, même s’ils travaillent 50 heures par semaine, peinent à répondre à leurs besoins », déplore la chercheuse.