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La Banque du Canada vient d’annoncer que l’État pouvait avoir un effet positif sur l’économie

14 avril 2016


Depuis la crise économique, la tendance à la mode a été l’austérité. On dépense le moins possible pour éviter tout déficit, considéré comme le pire démon. Le problème avec cette stratégie –  s’est-on entêté de répéter à l’IRIS et ailleurs – est qu’elle prive l’économie d’une intervention qui lui serait secourable et favorise la stagnation. Cette stagnation se concrétise par une faible création d’emplois, par un secteur privé morose et par un secteur public en gestion de crise constante. C’est un mauvais moment à passer nous dit-on, il ne faut pas réinvestir maintenant, c’est trop précaire, la croissance est en train de revenir, lentement mais surement.

Lors de son dernier budget, le gouvernement fédéral a choisi de faire les choses autrement. Il a choisi de faire des déficits et d’investir. On peut être en désaccord avec certains choix d’investissements du gouvernement fédéral, mais n’empêche, il a opté pour les déficits et l’intervention. Aujourd’hui la Banque du Canada nous offre ses prévisions de croissance pour l’année à venir. Comme on s’y attendait, dans son Rapport sur la politique monétaire, elle augmente ses prévisions en raison de l’intervention du gouvernement fédéral. Lisons ce que nous dit la Banque centrale:

« Les effets des mesures budgétaires annoncées récemment commenceront à se faire sentir en 2016 et se renforceront tout au long de 2017. Il ressort de l’analyse que, si l’on tient compte de ces nouvelles mesures dans la projection et de celles prises dernièrement par les provinces, la contribution des dépenses publiques à la croissance du PIB s’élèvera à 0,5 point de pourcentage en 2016 et à 0,6 point de pourcentage en 2017. »

Quand l’État fait des choix économiques, ceux-ci ont des conséquences. Ces conséquences peuvent être positives. C’est une évidence, mais dans le concert d’attaques contre l’intervention étatique, il est bon parfois de le rappeler.

Rappelons qu’au Québec, pendant ce temps, nous mettons de côté cette année 2 G$ dans un Fonds, le Fonds des générations. Deux milliards de dollars c’est 0,6% de notre PIB. Choisir de ne pas en faire usage, c’est choisir de ne pas construire les stations de métro en créant autant d’emplois, ou les écoles qu’il aurait pu rénover, ou les infirmières qu’il aurait pu embaucher. C’est laisser dormir une somme considérable en prétendant qu’elle est plus utile pour rembourser éventuellement la dette. Pourtant le poids de celle-ci est toujours mesurée sur notre activité économique (par le ratio dette/PIB). Si la dette inquiète nos décideurs, ce placement de 2 G$ devrait leur paraître une mauvaise d’idée : il participe à faire stagner le PIB sur lequel sera mesurée la dette. Plus important : ce choix prive la population de services dont elle aurait besoin et notre économie d’une transition écologique qu’on ne peut se permettre de retarder.

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