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État des droits de scolarité dix ans après le « printemps érable »

16 novembre 2021

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3min

  • Philippe Hurteau

La semaine dernière marquait le 10e anniversaire de la première manifestation contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de l’époque. On connaît la suite : un mouvement de grève sans précédent était déclenché à l’hiver qui, l’automne suivant, a mené à des élections et au remplacement de ce projet par une politique d’indexation. 

Nous aurons certainement plusieurs occasions dans les mois à venir de faire un petit retour rétrospectif sur cet épisode pour le moins tumultueux. Pour l’instant, tâchons de répondre à une question simple : est-il possible de quantifier l’effet de cette grève sur les droits de scolarité payés aujourd’hui par les étudiant·e·s?

Bien entendu, personne n’est devin et ne peut refaire l’histoire avec certitude. Des scénarios peuvent toutefois être avancés. Imaginons-en trois :

1) Un premier où la hausse prévue, qui devait s’étaler  de 2012 à 2017, est suivie d’un gel des droits de scolarité.

2) Un second où, après 2017, le gouvernement applique le modèle actuel d’indexation.

3) Un troisième, enfin, où deux hausses équivalentes à celles proposées en 2012 se suivent.

Comme on peut le voir au graphique 1, il existe un écart important entre les droits de scolarité en vigueur et les différents scénarios sans printemps érable. Sur une année, la facture étudiante est plus basse aujourd’hui d’un montant oscillant entre 1 067 $ et 2 692 $.

Il ne s’agit pas là de montants anodins, surtout sachant que, selon les données de l’ACPAU, la part de la contribution étudiante est déjà passée de 13,7 % en 2012 à 16,8 % aujourd’hui dans le financement des universités. Si la hausse des droits de scolarité avait été appliquée, la tendance à la privatisation du financement universitaire n’aurait été que plus forte. 

En se remémorant le contexte politique qui prévalait il y a dix ans, on prend la mesure de l’importance de ce constat. C’est l’époque où Raymond Bachand lançait sa « révolution culturelle », destinée à raffermir le principe de l’utilisateur-payeur selon lequel l’accès aux services publics est conditionnel au paiement d’un tarif par l’usager ou l’usagère. Ce mouvement vers plus de tarification, malgré le rejet exprimé par les centaines de milliers de personnes qui ont marché dans les rues, est donc tout de même parvenu à poursuivre sa route, mais de manière moins drastique. 

Quoiqu’il en soit, près de dix ans plus tard, il est indéniable que l’opposition du mouvement étudiant et citoyen d’hier à la hausse des droits de scolarité permet aux cohortes étudiantes d’aujourd’hui de toujours avoir accès, à relativement faible coût, aux salles de classe de nos universités.

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1 comment

  1. Pourquoi les frais de scolarité existent pour les étudiants?
    Parce que l’instruction publique est sous financée!

    Pourquoi l’instruction publique est sous-financée?
    Parce que l’état ne collecte pas de redevance de chaque personne active sur son territoire!

    Une personne est une fiction légale.
    Plus encore, c’est quelqu’un qui joue un rôle.
    Un médecin, un policier un juge une entreprise ou un président de compagnie sont tous des personnes.

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