COMMUNIQUÉ | 1,7 G $ pour offrir un repas gratuit à tous les élèves du Québec
31 août 2023
31 août 2023, Montréal – Avec l’explosion du coût de la vie, l’insécurité alimentaire touche désormais un enfant sur cinq au Québec. Selon la nouvelle étude de l’IRIS publiée aujourd’hui, la mise en place d’un programme universel d’alimentation scolaire, financé par une réduction des versements au Fonds des générations, permettrait de compenser les effets de l’inflation sur les enfants tout en bénéficiant à l’ensemble de la population québécoise.
« Le gouvernement continue de verser des milliards chaque année dans le Fonds des générations. Or, c’est maintenant qu’il faut “investir dans les générations futures’’ », estime Anne Plourde, chercheuse à l’IRIS et autrice de l’étude.
1,7 milliard par an pour améliorer la sécurité alimentaire des enfants
La création d’un programme d’alimentation scolaire au Québec coûterait au gouvernement 1,7 milliard de dollars annuellement, soit deux fois moins que le montant de 3,4 G$ versé au Fonds des générations cette année. « C’est peu cher payé considérant qu’une telle somme permettra de couvrir les frais de services de garde, l’approvisionnement en produits locaux et biologiques et assurera un revenu viable aux travailleurs et travailleuses du programme », précise Anne Plourde.
À l’heure actuelle, le gouvernement du Québec consacre 0,38 $ par jour d’école par élève au financement de l’aide alimentaire. « Pour pallier les lacunes du programme et de son financement, le personnel des écoles va parfois même jusqu’à débourser de ses propres poches pour assurer à leurs élèves un service de repas le midi », déplore Anne Plourde.
Programme d’alimentation scolaire: une norme internationale
Au Canada, seulement 12 % des enfants du primaire bénéficient d’un programme d’alimentation scolaire, contre une moyenne de 61 % dans les pays à revenus élevés. Au Québec, les montants accordés par le gouvernement à l’aide alimentaire dans les milieux scolaires représentent à peine 0,35 % du budget du ministère de l’Éducation, alors que ce chiffre atteint 6 % dans certains pays comme la Finlande.
« L’absence d’un programme d’alimentation scolaire au Québec étonne lorsqu’on sait qu’offrir un repas aux élèves est une norme dans la majorité des pays et que le soutien aux jeunes familles est une priorité selon la Coalition Avenir Québec », ajoute Anne Plourde.
184 M$ par an pour les agriculteurs locaux
Les investissements consentis pour financer un programme universel d’alimentation scolaire représenteraient une injection directe de fonds dans l’économie québécoise particulièrement profitable aux agriculteurs locaux qui pourraient bénéficier d’un minimum de 184 M$ par année.
« Il y a cependant un coût économique à “ne rien faire” puisque la mise en place de ce programme est aussi une occasion privilégiée de favoriser une saine alimentation », ajoute Anne Plourde. Rappelons qu’à l’échelle canadienne, on estime à 190 G$ le coût économique associé aux maladies liées à une mauvaise alimentation.
Limiter les iniquités régionales
Actuellement, la dépendance des écoles primaires à l’égard des services externes de traiteur a pour effet de générer des iniquités importantes entre les régions du Québec. En effet, en raison de la faible densité d’écoles et des distances importantes à parcourir pour faire la livraison des repas dans certaines régions comme la Côte-Nord ou la Gaspésie, les services de traiteur deviennent difficilement rentables pour les entreprises à but lucratif.
« Un enfant de la Côte-Nord ou de la Gaspésie ne devrait pas être désavantagé parce qu’il vit dans une région éloignée, ce qui montre la pertinence d’un programme universel d’alimentation scolaire », explique Anne Plourde.
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