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Intelligence artificielle : plus de 2 G$ de fonds publics injectés sans garanties de retombées

26 mars 2019


Montréal, le 26 mars 2019 – Le créneau de l’intelligence artificielle (IA) suscite énormément d’intérêt, si bien que les gouvernements du Québec et du Canada y ont versé plus de 2 G$ depuis 2016, sans compter les dépenses fiscales sous forme de crédits d’impôt. Une étude rendue publique aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) soulève toutefois qu’il n’existe aucune garantie de retombées économiques liée à ce soutien financier.

Les trois coauteures de la note, Myriam Lavoie-Moore, Joëlle Gélinas et Lisiane Lomazzi sont unanimes : « Le créneau de l’IA au Québec bénéficie d’une aide généreuse des gouvernements. » Les trois candidates au doctorat en communication de l’UQAM et chercheures associées à l’IRIS ajoutent qu’« il faut à tout prix éviter que les grandes multinationales du numérique comme les GAFAM [Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft] soient les seules à bénéficier de l’argent public injecté dans le développement de l’IA grâce à des fusions-acquisitions avec les startups d’ici ». À l’heure actuelle, cette stratégie leur permet d’acquérir à la fois les capitaux des entreprises, mais également leurs brevets et leur expertise.

Une réglementation de l’écosystème de l’IA nécessaire

Madame Gélinas explique que « pour éviter de créer une industrie sous perfusion, il faut implanter un cadre réglementaire capable de réguler les activités des entreprises spécialisées en IA et de garantir les potentiels économiques et sociaux ». Qui plus est, l’industrie a créé des comités et des consultations sur les enjeux éthiques soulevés par la manipulation massive de données (big data), mais aucune loi ou règlement ne régit le comportement des entreprises en IA. « C’est impensable que les gouvernements laissent les GAFAM s’approprier les innovations technologiques qu’ils financent sans la moindre redevabilité. Elles le font principalement pour le développement de solutions marketing, avec des bénéfices marginaux pour la société québécoise », d’expliquer madame Lavoie-Moore.

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