Depuis l’attentat de Québec, on entend des appels à la compassion, à solidarité et à l’amour. On a raison de le faire, comme on aura raison de réclamer une fois pour toutes la mise sur pied d’une commission contre le racisme systémique et, plus urgemment encore, la mise en place des mesures sérieuses et cohérentes permettant de lutter efficacement contre l’islamophobie rampante et les actes horribles qui en découlent. Il faut agir, et il faudra le faire avec dignité et intelligence tout en défendant notre humanité.
Néanmoins, dans ce que certain·e·s nomment parfois l’« ère post-factuelle », ou que d’autres désigneraient volontiers comme un déferlement massif et interrompu de bouillie pour les rats, il faudra également renouer très vite avec les responsabilités qui incombent à tout·e citoyen·ne dans une société qui aspire à la démocratie : la capacité de débattre, le sens critique et la raison.