Portrait des inégalités d’accès aux services de santé en Abitibi-Témiscamingue
22 septembre 2022
L’Abitibi-Témiscamingue est confrontée depuis plusieurs années à une pénurie de travailleurs et de travailleuses. Dans cette note, nous étudions les impacts que ce manque de personnel exerce sur l’accès aux services de santé dans la région. Nous déterminons que la population d’Abitibi-Témiscamingue possède des besoins particuliers en matière de santé. Le manque de ressources se traduit par un accès diminué aux services de première ligne, poussant la population à se rabattre sur les urgences. On observe également un accès diminué aux services de seconde et de troisième lignes, alors que le manque de ressources et de personnel concentre les soins spécialisés dans un nombre limité d’hôpitaux, imposant aux résidents d’importants déplacements.
Faits saillants
- L’espérance de vie de la population des MRC de l’Abitibi (79,5 ans) et de La Vallée-de-l’Or (79,2 ans) est plus faible que la moyenne québécoise (82,5 ans).
- Le ratio de personnel infirmier par millier d’habitant·e·s (7,8) est inférieur à celui des régions similaires, comme la Côte-Nord (8,4) et la Gaspésie (9,3). Ce déficit de personnel a entraîné d’importantes coupures de service, telles que la fermeture de salles d’urgence la nuit.
- La faible densité de population nécessite un nombre important d’installations et de ressources humaines pour desservir une population peu nombreuse et répartie sur un grand territoire.
- Les services de première ligne peinent à répondre aux besoins de la population alors qu’une grande proportion des visites aux urgences de l’Abitibi-Témiscamingue (72,8 %) ont un faible degré d’urgence (priorités 4 et 5) comparativement à l’ensemble du Québec (53 %).
- Les ratios de médecins spécialistes par millier d’habitant·e·s dans les MRC de Témiscamingue (0,57) et d’Abitibi-Ouest (0,34) sont inférieurs à la moyenne régionale (1,35).