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COMMUNIQUÉ | Transport scolaire: près de 7000 élèves privé·e·s de services chaque jour depuis 2022

4 septembre 2024


4 septembre 2024, Montréal – Tant et aussi longtemps que le gouvernement du Québec confie 99 % du transport scolaire à des entreprises à but lucratif, des milliers d’élèves continueront d’être privé·e·s chaque jour d’un service essentiel à leur fréquentation scolaire. C’est la conclusion à laquelle parvient une nouvelle étude publiée aujourd’hui qui montre que l’industrie du transport scolaire, bien qu’elle soit dans une situation financière enviable, peine à assurer un service de qualité. 

Explosion des bris de services depuis 2022

Au Québec, près de 7000 élèves en moyenne sont privé·e·s de services de transport scolaire chaque jour depuis 2022. « Les bris de services en transport scolaire se sont multipliés dans les dernières années puisque l’industrie peine à conserver son personnel. Cette situation n’est pas étrangère aux conditions de travail difficiles qui sont en-deçà de la moyenne des industries du même secteur », explique Colin Pratte, chercheur à l’IRIS et auteur de l’étude. 

Une industrie lucrative qui a les moyens d’améliorer les services

L’industrie du transport scolaire soutient qu’elle n’a pas la marge de manœuvre financière pour améliorer les services et rehausser les conditions de travail des chauffeurs et chauffeuses. Les données montrent pourtant que le taux de bénéfice moyen avant impôt des entreprises de transport scolaire a été de 13,5 % entre 2012 et 2019. Rappelons que durant cette même période, la marge bénéficiaire des entreprises du secteur non financier a été de 6,5 % avant impôts au Canada.

« Rien ne justifie une telle dégradation des services puisque les marges bénéficiaires de ces entreprises demeurent enviables si on les compare à celles des autres industries », déplore Colin Pratte. 

Malgré un rapport de 2011 du Vérificateur général du Québec qui signalait les risques posés par une industrie dont la quasi-totalité des contrats de service est conclue sans appels d’offres, rien n’a été fait par le gouvernement pour y remédier. Dix entreprises de transport scolaire détiennent aujourd’hui 40 % du marché et certaines d’entre elles sont détenues par des fonds d’investissements privés étrangers.

Financer différemment le transport scolaire au Québec

« Tout indique que rapatrier au public le transport scolaire permettrait d’offrir aux élèves du Québec des services plus fiables et plus sécuritaires », affirme Colin Pratte. 

Les primes salariales offertes par le gouvernement depuis 2020-2021 n’ont pas permis d’éviter une hausse des bris de services dans les dernières années. En revanche, des projets pilotes de transport scolaire opérés directement par les centres de services scolaires ont  permis de diminuer jusqu’à 95 % des bris de service causés par un manque de personnel. 

Des études menées aux États-Unis ont également démontré que les risques d’accidents sont une fois et demie plus élevés si les services de transport scolaire sont fournis par des transporteurs privés. 

Pour lire la note : bit.ly/transport-scolaire-quebec