Revenu viable 2025: Combien faut-il pour vivre dignement à Saguenay, Gatineau, Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke, Sept-Îles et Montréal ?
30 avril 2025
Montréal, le 30 avril 2025 – L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dévoile aujourd’hui la 11e édition du revenu viable, où l’on apprend qu’il faut entre 31 696 $ et 42 884 $ par année à une personne seule pour vivre hors de la pauvreté dans les grands centres urbains du Québec. Et encore une fois cette année, le coût du logement contribue fortement à la hausse du coût de la vie.
Le logement encore responsable de la hausse du coût de la vie
Le revenu viable, soit le revenu nécessaire pour atteindre un niveau de vie exempt de pauvreté, au-delà de la seule couverture des besoins de base, se situe cette année entre 31 696 $ et 42 884 $ pour une personne seule, entre 43 960$ et 55 447$ pour un ménage composé d’un adulte et d’un enfant, et entre 72 081$ et 85 463$ pour un ménage de deux adultes et deux enfants.
La ville de Gatineau a connu la plus forte croissance du revenu viable pour une personne seule, avec une augmentation de 9,5 % sur un an. Cette hausse est attribuable aux dépenses liées au logement. Le loyer moyen pour un 3 1⁄2 dans cette municipalité de l’Outaouais est plus de deux fois supérieur à ceux de Saguenay ou de Trois-Rivières et a augmenté de 16% en un an.
« L’an dernier, le Tribunal administratif du logement avait suggéré des augmentations de 4%, mais la hausse moyenne dans les villes étudiées a plutôt été de 11%. C’est pourquoi il faut un revenu encore plus élevé pour sortir de la pauvreté et être en mesure de faire des choix ou de faire face à des imprévus », explique Eve-Lyne Couturier, chercheuse à l’IRIS et autrice de la note.
Le coût du logement à Montréal et Gatineau aussi cher qu’une voiture
Depuis que I’IRIS calcule le revenu viable, le coût de la vie a toujours été le plus élevé à Sept-Îles, principalement parce qu’il s’agit du seul centre urbain où tous les types de ménages ont besoin d’au moins une voiture pour assurer leurs déplacements. L’écart s’est amenuisé cette année étant donné que le coût du logement a augmenté partout ailleurs. Une famille de Montréal ou de Gatineau qui réside dans un 5 1⁄2 fait maintenant face à des dépenses équivalentes à la possession d’une voiture supplémentaire.
« On ne peut plus vraiment parler de crise tellement l’inabordabilité des logements est devenue la norme. Dans un contexte où répondre à un besoin essentiel comme celui de se loger devient un luxe, le revenu viable ne peut qu’augmenter », fait remarquer Eve-Lyne Couturier.
Les données les plus récentes nous permettent d’estimer qu’en 2022, entre 12 et 15 % de la population se trouvait sous le seuil du revenu viable.