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En un graphique : le fossé de la production pétrolière 

27 octobre 2021

Lecture

3min

  • Bertrand Schepper

Les leaders mondiaux se réuniront à Glasgow au mois de novembre prochain afin de présenter leurs plans respectifs pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Or, si l’on se fie aux conclusions contenues dans le premier rapport du groupe Production Gap, qui réunit 4 groupes de recherche et des experts du programme environnemental de l’ONU, l’objectif a déjà peu de chance d’être atteint.

Rappelons que l’objectif prévu par l’accord de Paris, qui consiste à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) planétaire afin de contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C, voire 1,5 °C, est loin d’avoir été respecté. 

Comme on peut le voir au graphique ci-dessous, le rapport de Production Gap compare le niveau de réduction de la production d’hydrocarbures (pétrole, gaz naturel et charbon) nécessaire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris avec les prévisions de production d’hydrocarbures dans le monde. Étant donné que le Canada exploite 5 % du pétrole et 4 % du gaz naturel disponible en 2019 (p. 37), ces conclusions nous concernent, d’autant plus que le pétrole canadien est reconnu comme un des plus polluants sur la planète

La ligne rouge présente les prévisions nationales annuelles d’extraction d’hydrocarbures des différents pays en gigatonne de CO2 jusqu’en 2040, tandis que la jaune présente celles des pays ayant signé l’accord de Paris. La zone verte représente le niveau que doit atteindre la production pour limiter la hausse de la température du globe sous la barre des 2 °C, et la zone mauve celui nécessaire pour respecter la cible de 1,5 °C. 

Source : SEI, IISD, ODI, E3G, and UNEP, The Production Gap Report 2021, p. 15 

La conclusion est claire : les gouvernements prévoient produire 45 % plus d’hydrocarbures en 2030 que le niveau compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 2 °C (différence entre la ligne rouge et la ligne verte), et 110 % plus que ce qui est requis pour atteindre l’objectif de 1,5 °C (différence entre la ligne rouge et la ligne mauve). Pour 2040, cet excès de production équivaut à 89 % et 190 % respectivement. 

La stratégie que s’est donnée le Canada pour respecter ses engagements environnementaux consiste à diminuer les émissions de GES des autres secteurs de l’économie pour mieux poursuivre l’exploitation pétrolière et gazière au pays. Or, comme l’indique le chercheur David Hughes du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) dans un rapport intitulé Canada’s Energy Sector : Status, evolution, revenue, employment, production forecasts, emissions and implications for emissions reduction, même en supposant que les émissions de l’ensemble des autres industries canadiennes étaient nulles, les projections d’exploitation de pétrole et de gaz déposé à la Régie de l’énergie du Canada ne permettraient pas d’atteindre les objectifs canadiens de limitation de la température à 2 °C – et donc encore moins des cibles plus ambitieuses (p. 50). 

Évidemment, il s’agit de projections. Nous pouvons travailler à ce qu’elle ne se réalise pas, mais ce graphique montre que les nombreuses cibles présentées par les politicien·ne·s n’ont de valeur que lorsqu’elles sont atteintes. En ce sens, tant que le Canada ne travaille pas activement à abandonner les énergies fossiles, il ne pourra respecter les objectifs qu’il s’est donnés.

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2 comments

  1. Personne n’a compris que l’approche du problème est carrément déficiente.

    On essaie de limiter une augmentation de température.
    On devrait viser une baisse de la température.

    Sans viser le bon objectif, autant dire que nous avons perdu d’avance.

  2. The world is nearing the end of the first phase of its suffocation cycle, and unfortunately our scientists are talking about an irrelevant topic called climate change and the role of fossil fuels and methane in it!
    There is a terrible issue in climate change about global warming, and that is global suffocation. Scientists know nothing about global suffocation. The issue of global suffocation has very little to do with the factors mentioned in the declaration of IPCC as the main causes of GW.
    This topic has nothing to do with fossil fuels consumption. These colloidal particles are caused by critical powder substrates and scientists know nothing about the first stage of the global suffocation cycle. NASA research shows that more than 90% of colloidal particles in the atmosphere are of wetlands, and only 10% are fossil fuels. (According to NASA report)
    https://earthobservatory.nasa.gov/features/Aerosols
    https://www.youtube.com/watch?v=2cqsI5qHeBQ

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