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Instaurer des congés climatiques pour faire face aux bouleversements à venir

7 Décembre 2022

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Le 13 septembre dernier, plus d’un mois de pluie est tombé en une seule journée dans la grande région de Montréal. Dans Hochelaga-Maisonneuve, dans le quartier Centre-Sud et à Longueuil, des dizaines de résident·e·s ont vu leurs sous-sols inondés. Ils et elles ont dû gérer les conséquences du déluge : divans imbibés d’eau, planchers couverts de boue, objets détruits et fils électriques détrempés.

Face à cette situation catastrophique, ceux et celles qui ont un horaire flexible ont sans doute pu aménager leur temps pour se consacrer à l’urgence. Mais on peut présumer que d’autres ont dû tout laisser en plan pour se rendre au travail malgré tout, ou encore prendre une journée de congé à leurs frais, ajoutant ainsi une perte de salaire aux pertes financières déjà engendrées par le déluge. Ces travailleurs et travailleuses auraient grandement bénéficié d’un congé payé pour l’occasion.

On sait déjà que la fréquence et l’intensité des évènements climatiques extrêmes ont augmenté et continueront d’augmenter au cours du siècle. Les averses dangereuses vont être de plus en plus probables. On fera aussi face à un accroissement du risque de tornades, de sécheresses, de feux de forêt et de vagues de chaleur. Au Québec, « d’une moyenne annuelle de trois journées à plus de 32 °C il y a de cela une décennie, on pourrait passer à plus de 20 jours d’ici à 2040, puis à près de 50 jours avant la fin du siècle », selon une conseillère scientifique de l’INSPQ.

Dans ce contexte, des expert·e·s soulignent l’urgence d’adapter nos infrastructures et nos milieux de vie pour tenir compte de cette nouvelle réalité. On peut ajouter qu’il sera important de revoir notre organisation du travail. Les perturbations climatiques à venir exigeront de la souplesse et de la flexibilité dans notre manière de planifier la vie quotidienne. C’est pourquoi il serait intéressant d’instaurer des congés climatiques dans les conventions collectives et dans les normes du travail.

Ces congés pourraient fonctionner de la même manière que les congés de maladie. Actuellement, les normes du travail québécoises prévoient que les travailleurs et les travailleuses ont droit à un minimum de deux journées d’absence payées par année pour leur propre santé ou pour certaines obligations familiales. À partir de l’an prochain, les employé·e·s des entreprises sous réglementation fédérale auront droit à dix jours de congé de maladie payés. Certaines conventions collectives en offrent davantage.

Il serait possible de créer une banque de congés semblable que les travailleurs et les travailleuses pourraient prendre lorsqu’ils et elles ont subi les conséquences d’un évènement climatique extrême ou lorsqu’un tel évènement met en péril leur santé, leur sécurité, leur capacité à travailler ou leur capacité à se rendre au travail.

Déjà, il semble que de nombreuses personnes aient tendance à prendre des congés de maladie lorsqu’il y a des tempêtes de neige majeures. Au lieu de leur reprocher, on peut y voir une forme de sagesse : elles évitent d’encombrer les routes, de perdre du temps dans le trafic et de mettre en péril leur sécurité. On peut ainsi souhaiter que cette possibilité de prendre congé lorsque la nature fait rage soit officiellement reconnue et étendue à tous et à toutes.

Rappelons que les congés de maladie sont une des conquêtes historiques du syndicalisme. Après la Deuxième Guerre mondiale, le mouvement syndical en croissance a revendiqué et obtenu des avantages sociaux comme des semaines de vacances, des congés de maladie et des régimes de retraite. Récemment, les centrales syndicales québécoises ont d’ailleurs proposé d’améliorer ces acquis en accordant une banque de congés de maladie de COVID-19 à l’ensemble des salarié·e·s qui ne peuvent faire du télétravail. Dans les milieux de travail et à l’échelle nationale, une campagne similaire en faveur d’une banque de congés climatiques permettrait de lier la cause écologique et les revendications syndicales. Les changements climatiques auront après tout un impact important sur les conditions de travail de l’ensemble de la population active. Une telle campagne serait une bonne occasion de sensibiliser la population aux conséquences des bouleversements climatiques.

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1 comment

  1. Tient! Tient! Tient!
    Alors que certains politiciens et la majorité des groupes environnementalistes nous demandent de se battre contre les changements climatique, voila que certains experts nous disent qu’il faut s’adapter.
    Mieux vaut tard que jamais!
    Le climat est une machine qui, comme toutes les autres machines, fonctionne grâce à l’énergie. Ce que presque tout le monde ignore, c’est que le Soleil fournit 7,000 fois plus d’énergie à celle-ci que l’humanité n’en consomme en un an. Nous n’avons donc aucune change de changer le climat!
    Par contre, la pollution chimique, nucléaire et de détritus, on peut s’y attaquer puisque nous en sommes la source.

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