Tarification de l’éducation postsecondaire ou gratuité scolaire?
13 janvier 2007
Dans cette étude, l’IRIS réexamine la pertinence d’une tarification des études postsecondaires. Cette recherche explore l’éventualité d’une abolition des droits de scolarité comme moyen d’éliminer les obstacles financiers à la poursuite d’études supérieures.
Table des matières
Principales conclusions
La tarification des études postsecondaires entraîne plusieurs problèmes économiques et sociaux liés à l’endettement étudiant et à l’accessibilité pour les moins nantis;
Une hausse des frais de scolarité ne pourrait qu’exacerber ces problèmes, sans pour autant régler la «crise» du sous-financement institutionnel;
En Grande-Bretagne et en Ontario, les hausses de frais de scolarité n’ont pas réglé les problèmes de sous-financement, mais ont entraîné une augmentation significative de l’endettement étudiant. Ce facteur dissuasif a entraîné à son tour une chute des demandes d’admission et une réorientation des étudiants vers les domaines plus techniques, en plus de nuire à l’accessibilité des moins nantis;
- L’augmentation des frais assumés par les étudiants est utilisée par les gouvernements comme un substitut au financement public, en chute libre ces dernières décennies;
- L’abolition des droits de scolarité apparaît économiquement viable et socialement plus équitable que la tarification;
- La gratuité scolaire est un incitatif à la poursuite d’études supérieures et;
- Abolir les droits de scolarité au Québec et instaurer la gratuité des études postsecondaires ne coûterait que 550M$, ce qui représente un peu moins de 1% du budget du gouvernement.
Ainsi, plutôt que d’étudier des hausses de frais de scolarité qui ne règlent pas les problèmes pour lesquelles elles sont mises en place en plus d’entraîner des coûts sociaux majeurs, le gouvernement du Québec devrait s’interroger sur la pertinence de maintenir la tarification de l’éducation et étudier des perspectives d’abolition des frais de scolarité.