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Les négos du secteur public en 4 arguments faciles

10 novembre 2015


Depuis le début des négociations du secteur public, et spécialement lors des grèves tournantes, on entend toutes sortes de choses sur les conditions de travail des travailleuses et les travailleurs du secteur public. Voici un court texte paru dans Fractures, le bulletin des membres de l’IRIS, qui vient répondre aux arguments du gouvernement, de certains médias et de chercheurs.

Si vous êtes intéressé·e·s à devenir membre de l’IRIS et à recevoir Fractures cinq fois par année, cliquez ici. Vous y trouverez des sommaires de nos études avec leurs points saillants, des arguments pour répondre à nos adversaires économiques et des textes de réflexion exclusifs. 

« Les fonctionnaires gagnent déjà beaucoup d’argent, ils n’ont pas à se plaindre! »

  • 7,6 % : C’est, en termes de rémunération globale (incluant salaire, avantages sociaux et retraite) ce que les employé·e·s du secteur public québécois font de moins que le reste des salarié·e·s de la province si on compare des postes semblables[1].

« Les demandes salariales[2] des syndicats sont irréalistes! »

  • 20,7 % : C’est le retard accumulé par des employé·e·s du secteur public québécois par rapport à leurs collègues syndiqué·e·s du secteur privé[3]. Donc même en obtenant tout ce qu’ils et elles demandent, ils et elles seraient bien loin d’être les mieux rémunéré·e·s. Pour sa part, le gouvernement propose et a même inscrit dans son dernier budget un gel salarial pour les deux premières années. Par cette austérité imposée, il exige l’appauvrissement de ses employé·e·s.

« Le gouvernement ne demande pas vraiment un gel parce que certain·e·s de ses employé·e·s monteront d’échelon salarial et verront leur salaire croître. »

  • 60 % : C’est la proportion d’employé·e·s du secteur public qui n’augmenteront pas d’échelon salarial[4]. Mentionnons que la comparaison de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) citée ci-dessus tient déjà compte des échelles salariales[5].

« Les fonctionnaires ont des régimes de retraite trop généreux et déficitaires qui nous coûtent cher! »

  • 19 166 $ : C’est le montant de la rente annuelle moyenne versée par le régime de retraite des employé·e·s sur secteur public (le RREGOP) à un·e retraité·e. Nous sommes loin de sommes mirobolantes[6]. De plus, le RREGOP va bien : il est capitalisé à 98,4 %[7], il a résorbé ses pertes de 2008 notamment grâce à une hausse de cotisation des employé·e·s, et les risques sont partagés à 50 % avec l’employeur.

[1]                INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC (ISQ), Rémunération des salariés – État et évolution comparés, Québec, novembre 2014, p. 11. Résumé sur notre blogue : https://iris-recherche.qc.ca/blogue/comment-vont-les-gras-durs.

[2]                Les syndicats demandent une hausse salariale de 4,5 % par année pour compenser les hausses du coût de la vie (2 %), rattraper le retard avec les autres salariés (2 %) et bénéficier de la croissance de la richesse collective (0,5 %).

[3]                ISQ, op. cit., p. 3.

[4]                CONSEIL DU TRÉSOR, « Négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic – Le gouvernement fait ses propositions aux employés de l’État », Québec, 15 décembre 2014, http://www.fil-information.gouv.qc.ca/Pages/Article.aspx?aiguillage=ajd&type=1&idArticle=2212156065.

[5]                ISQ, op. cit., p. 37-39.

[6]                Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances, Rapport annuel de gestion 2014, Québec, 2015, p. 81.

[7]                Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances, Mise à jour au 31 décembre 2014 de l’évaluation actuarielle du RREGOP, Québec, 2015, p. 7.

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