Les problèmes qui minent le système de santé et de services sociaux du Québec ne sont pas liés à la quantité d’argent qu’on y injecte. Avec un budget de 40 milliards correspondant à plus de 10 % du PIB, nous y consacrons des ressources considérables. C’est notre façon d’attribuer ces ressources et d’organiser le système qui pose problème. Nous identifions plus exactement trois maux dont souffre le réseau sociosanitaire.
Ce n’est pas l’ampleur de la corruption qui révèle l’usure du pouvoir. Cette sclérose, elle devient manifeste lorsque le pouvoir ne trouve rien de mieux que de se cantonner dans un argumentaire bidon pour vendre sa salade. Lorsqu’il devient trop évident qu’on se moque de vous, il ne reste plus grand-chose de la crédibilité de celui qui prétend faire les choix justes au nom de tous et toutes. Et c’est précisément l’impression que laisse actuellement au Québec le gouvernement Couillard et le dossier de la rémunération médicale.
La région de l’Outaouais bénéficie de moins de financement par habitant·e que les autres régions administratives du Québec. Différents facteurs expliquent cette différence, à commencer par la proximité de la ville d’Ottawa, ce qui affecte les services publics disponibles pour la région.
Il y a exactement 50 ans, soit le 1er novembre 1970, la Loi sur l’assurance maladie entrait en vigueur. Le Québec devenait ainsi la dernière province à adhérer au programme mis en place par le gouvernement fédéral cinq ans plus tôt, lui-même à la remorque de la plupart des autres pays occidentaux. Si la pandémie actuelle nous rappelle l’importance d’un accès universel à des services de santé de qualité, elle démontre également que les luttes ayant entouré la mise en place de l’assurance maladie demeurent aujourd’hui inachevées.
Le 18 février dernier, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a annoncé vouloir élargir les pouvoirs des infirmières praticiennes spécialisées (IPS). Cette avancée importante s’inscrit dans les priorités du gouvernement caquiste en matière de santé : désengorger les urgences en améliorant l’accès aux services de santé
Par Anne PlourdeLe prestige des médecins a permis à cette profession de s’élever considérablement dans la société. Après avoir écarté de leur champ d’action tant les sages-femmes que ceux qu’on présentait comme des charlatans, les médecins ont subordonné tour à tour tous leurs collègues professionnels de la santé. Puis, ils ont converti ce
Par Guillaume HébertLe vieillissement de la population est un enjeu qui fait la manchette depuis des années. Des mises en garde incessantes ont été formulées quant aux effets de l’arrivée massive des baby-boomers à la retraite sur la croissance économique, le fonctionnement du système de santé et l’état du marché du travail. Les
Par Eve-Lyne CouturierLe 26 septembre dernier, le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) lançait sa campagne « Une résidence pour tous ». Malgré ce que suggère son titre, cette campagne ne vise pas à favoriser l’accès à des services d’hébergement pour toutes les personnes qui en ont besoin. Elle est en fait le visage public d’une offensive des propriétaires de résidences privées pour aîné·e·s (RPA), qui font pression depuis plusieurs mois pour un sauvetage de leur modèle d’affaires par l’État. Les propriétaires de CHSLD privés non conventionnés ne sont pas en reste, revendiquant eux aussi une bonification substantielle du financement public dont ils profitent déjà. Un rapport de recherche récemment publié par les autrices de ce billet permet de jeter un éclairage critique sur ces demandes, qui consistent pour l’essentiel à renforcer un écosystème de l’hébergement basé sur la socialisation des coûts et la privatisation des profits.
Par Louise Boivin, Anne PlourdeLa pandémie de COVID-19 a braqué les projecteurs sur les impacts dévastateurs que peut avoir un virus sur la santé, ce que la population des pays occidentaux, protégée par des vaccins trop souvent inaccessibles ailleurs, avait eu tendance à oublier depuis quelques décennies. L’incursion brutale de ce virus dans nos vies et la course au vaccin qu’elle a stimulée tend néanmoins à renforcer la conception de la santé qui prédomine dans ces mêmes pays, conception largement centrée sur les causes biologiques et individuelles de la maladie (génétique, bactéries, virus, mauvaises habitudes de vie, etc.), ainsi que sur le rôle du système de soins (et en particulier des médecins, des hôpitaux et des médicaments) comme remède principal aux problèmes de santé. Or, ces facteurs sont loin d’être les seuls déterminants de l’état de santé des populations. En fait, ce ne sont même pas les plus importants.
Par Anne PlourdeDepuis plusieurs semaines, on nous répète que les hôpitaux du Québec sont sur le point d’être débordés par les cas de COVID-19 qui se multiplient. On apprend aujourd’hui que le scénario du pire semble se dessiner dans les hôpitaux montréalais qui, à la veille du congé des Fêtes, sont déjà surchargés par les patient·e·s atteint·e·s de la COVID. La plupart d’entre eux sont aux prises avec des éclosions, et c’est la crainte de rupture de services dans le réseau hospitalier qui explique en bonne partie les sacrifices importants demandés à la population pour la période des Fêtes. Cette attention portée sur les hôpitaux laisse toutefois en suspens une question importante : que font les GMF pour protéger le réseau face au virus?
Par Anne Plourde