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Communiqué | Au Québec, près d’une personne sur cinq vit dans la pauvreté

18 novembre 2020


Montréal, le 18 novembre 2020 – Au Québec, entre 1,4 et 1,6 million de personnes vivaient sous le seuil du revenu viable en 2017. Cela représente entre 17 et 19 % de la population, selon la note socioéconomique Qui a accès à un revenu viable au Québec ? rendue publique aujourd’hui par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). L’Institut calcule depuis 2015 la somme requise pour avoir accès à une vie digne, exempte de pauvreté. Bon an, mal an, le revenu viable varie entre 22 000 $ et 32 000 $ pour une personne seule, selon la localité considérée.

Les inégalités mises en lumière par la COVID-19

La pandémie de COVID-19 a fait ressortir les inégalités qui marquent le Québec, notamment en ce qui concerne les personnes recevant une aide de dernier recours et les personnes de 65 ans et plus. « La vulnérabilité des personnes âgées, on l’a particulièrement vue dans les CHSLD et les RPA au cours des derniers mois. C’est aussi vrai en ce qui a trait aux revenus », soutient la chercheuse Eve-Lyne Couturier.

« Au Québec, des personnes qui devraient être à la retraite doivent travailler au moins à temps partiel pour prétendre vivre hors de la pauvreté », ajoute la chercheuse. En effet, une personne de 65 ans et plus qui a droit seulement à la pension de la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti dispose d’un revenu de moins de 20 000 $, soit bien moins que le revenu viable. Quant aux personnes à l’aide sociale, elles sont encore plus loin du revenu viable en plus d’être simplement passées sous le radar des mesures d’urgence déployées durant la pandémie.

Prioriser la réduction des inégalités

« Pour réduire la pauvreté, on doit prioriser l’amélioration des revenus du cinquième le plus pauvre de la population. Malheureusement, on choisit plutôt de favoriser la concentration de la richesse en haut de l’échelle sociale », explique Mme Couturier. La co-autrice de l’étude ajoute qu’« actuellement, la croissance économique bénéficie davantage à la population qui se situe au-dessus de la classe moyenne, soit le 20 % le plus riche ».

Profiter de la pandémie pour régler les problèmes ?

Les liens entre les inégalités sociales et la crise environnementale sont de plus en plus évidents. « On sait maintenant que le 10 % le plus riche est responsable de plus de 50 % des émissions de GES », rappelle Eve-Lyne Couturier. La chercheuse conclut qu’« il faut profiter de la situation actuelle pour réorganiser notre société, d’une part pour avancer vers une société sans pauvreté, et de l’autre pour s’attaquer sérieusement à la crise environnementale en optant pour une transition écologique juste ». À titre d’exemple, l’étude soulève que la ville d’Amsterdam a choisi de déterminer son approche de la relance économique post-COVID-19 en se basant sur une approche à la fois sociale et environnementale du développement. La capitale des Pays-Bas choisit ainsi de s’approprier les concepts de plancher social et de plafond environnemental de l’économiste anglaise Kate Raworth (voir l’étude p.11).

Pour lire la note Qui a accès à un revenu viable au Québec ?, cliquez ici.