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Un graphique qui annonce le prochain tsunami?

10 juillet 2014

  • Guillaume Hébert

Le citoyen moyen, tout comme la citoyenne moyenne d’ailleurs, est exposé sans arrêt à des nouvelles économiques sous forme d’indices et de taux qui prennent régulièrement les analystes et les expert.e.s par surprise parce qu’ils s’avèrent meilleurs ou pires que les prévisions initiales (dont on se questionne parfois sur la provenance…). Une semaine, c’est la confiance des consommateurs aux États-Unis qui est à la hausse, la suivante c’est la balance commerciale qui se creuse au Canada, ou encore c’est l’inflation, les mises en chantier, la vente au détail ou bien entendu, la progression (ou le ralentissement) du produit intérieur brut (PIB).

Depuis la crise de 2007-2008, on tente de repérer les signes de la reprise, la véritable reprise, celle qui suit nécessairement les récessions ou les dépressions dans les cycles économiques de l’économie capitaliste. On attend les signes de reprise… ou ceux d’un nouvel effondrement. Il semble que l’on soit surtout face à un enlisement global dans la stagnation économique prolongée ou ce que les anglos nomment « secular stagnation ». Cette hypothèse est mise de l’avant depuis plusieurs années déjà par des académiques critiques et elle s’est frayée depuis un chemin chez des économistes mainstream (ici Lawrence Summers, s’attirant la jalousie de Paul Krugman).

L’économie mondiale pourrait subir à nouveaux de grands bouleversements. Ces effondrements en chaîne pourraient s’amorcer avec une nouvelle crise immobilière (venue du Canada?), d’un ralentissement en Chine ou encore d’un mélange des deux. Évidemment, on ne peut pas non plus écarter le scénario d’une implosion du côté européen puisque même si curieusement l’on n’a pas vécu de psychodrame sur un risque de défaut de paiement depuis un bon moment (on pourrait toutefois en avoir un sur un autre continent, avec l’Argentine, d’ici la fin juillet). La zone euro demeure néanmoins prisonnière des mêmes structures qui lui ont déjà causé tant de difficultés dans les dernières années.

Il n’en demeure pas moins que les analystes économiques canadiens sont habituellement préoccupés en premier lieu par la santé de l’économie étasunienne. La semaine dernière, les chiffres sur le chômage – étonnamment bons au premier coup d’œil – ont plutôt éclipsé une donnée de la semaine précédente qui pourrait pourtant apparaître bien plus révélatrice, soit l’important recul du PIB aux États-Unis, au 1er trimestre de 2014 (chiffres révisés). Voici un graphique tiré du « Blog Salmon » qui montre clairement ce recul, le plus important à subvenir depuis 2009 :

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On dit que ce recul s’expliquerait par les effets apparents des changements climatiques. Si c’est juste, il faut y voir un nouveau signal d’alarme quant à l’état de notre environnement et à l’urgence d’un virage civilisationnel quasi-immédiat.

Mais il se pourrait que ce recul du PIB soit également la démonstration que la reprise de l’économie mondiale demeure un souhait bien plus qu’un fait, comme la morosité économique n’a pas cessé de nous le rappeler de toute manière.

Le constat final de l’auteur du blogue, Marco Antonio Moreno, est que la reprise économique aux États-Unis était un leurre, que les bulles spéculatives se multiplient partout, que des institutions comme la Banque centrale européenne (BCE) ou le Fonds monétaire international (FMI) reconnaissent désormais les faits tout en étant impuissants devant ce phénomène, que l’on ne pourra éviter un nouveau tsunami financier auquel les États auront cette fois bien du mal à répondre étant donné tout l’argent de monsieur madame tout le monde qu’ils ont brûlé aux profits de traders et autres banquiers dans la foulée de la Grande Dépression. Voici l’extrait, en espagnol :

Estos datos echan por tierra la recuperación de Estados Unidos y de la economía global. La economía se encuentra plagada de burbujas especulativas y a los lectores de este blog no debe sorprender que hasta el BCE y Wolfgang Schauble comiencen a hablar de nuevas burbujas inmobiliarias a punto de estallar, como ya lo hizo el Fondo Monetario Internacional siguiendo lo que hemos apuntado en numerosos post. La economía global se encuentra en las proximidades de un círculo de acreción y será sacudida por un nuevo tsunami financiero que esta vez no podrá contar con apoyos de los gobiernos y de las instituciones que deberían vigilar la estabilidad del sistema. Todas las instituciones monetario-financieras como el FMI, el Banco Mundial o los bancos centrales no han hecho más que cuidar las espaldas de la banca, saqueando los ahorros y la riqueza de los contribuyentes, expropiando el derecho al trabajo, agotando los recursos del planeta y transfiriendo riqueza de los más pobres a los más ricos. La economía se acerca a una nueva recaída y lo de hoy puede ser el comienzo del declive.

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