Le Costa Rica s’est attiré la sympathie de bien des fans de soccer à travers le monde dans les dernières semaines alors que son équipe nationale a atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde. Samedi, la puissante équipe des Pays-Bas, finaliste en 2010, a eu besoin de tout son petit change pour venir à bout des Costaricains en tir de barrage. Mais tout ça n’est pas la seule raison d’être impressionné par la petite république d’Amérique centrale.
Même si à chaque édition de la Coupe du Monde on retrouve des équipes qui causent une surprise durant les qualifications, Trinidad et Tobago ou le Canada par exemple, il est bien rare que ces équipes parviennent à progresser au-delà de la phase dite de groupes.
L’exploit du Costa Rica cette année est remarquable puisqu’il a réussi à tenir tête à des prestigieuses équipes telles que l’Italie, l’Angleterre, l’Uruguay, la Grèce et les Pays-Bas en étant un petit pays d’Amérique centrale qui n’a pas les même ressources à consacrer au développement du sport que les nations du nord.
Mais comme Saamah Abdallah l’écrit sur le blogue de la New Economics Foundation, il y a d’autres raisons d’admirer le Costa Rica, ce pays dont « la population est plus petite que celle de l’Écosse et dont l’économie est moindre que celle de Macau ». En effet, le Costa Rica est le tout premier pays au sommet de « l’Indice de la Planète heureuse » (Happy Planet Index– HPI) qui mesure le « bien-être durable » des pays du monde.
Ce n’est pas le seul indice en développement qui cherche à déterminer les facteurs qui caractérisent la qualité de vie à travers le monde de façon à marginaliser le produit intérieur brut (PIB), un indicateur économique qui rend bel et bien des services, mais qui est surutilisé ou encore mal utilisé. Mon collègue Renaud Gignac a déjà publié une brochure sur ce thème.
Abdallah écrit que les succès du Costa Rica dans le palmarès du HPI s’expliquent notamment par un rapport plus intelligent à l’environnement. On utilise 25% moins de ressources naturelles par personne qu’aux États-Unis et l’espérance de vie y est plus élevée. 99% de l’énergie proviendrait de sources renouvelables. Le Costa Rica parvient à contenir les inégalités, ce qui n’est pas peu dire d’un pays latino-américain, et connait certains succès en termes de participation électorale et d’égalité des genres. Le pays a aussi choisi d’abolir son armée il y a une soixantaine d’année, ce qui libère un peu d’espace dans un budget, on le devine.
C’est dire que non seulement le Costa Rica joue maintenant dans la cour des grandes équipes latino-américaines au soccer, mais qu’il pourrait réaliser des exploits similaires à Cuba en termes de développement humain dans une ancienne colonie du Sud. Dans le cas de Cuba toutefois, c’est aux Jeux Olympiques que cette nation caribéenne réalise ses performances fabuleuses. Chacun sa zone d’influence, il faut croire.
