Icône

Aidez-nous à poursuivre notre travail de recherche indépendant

Devenez membre

En un graphique: la surépargne des entreprises durant la pandémie

19 janvier 2022

Lecture

2min

  • Julia Posca

L’organisme Oxfam soulignait au début de la semaine que « la fortune des dix hommes les plus riches du monde [avait] doublé pendant la pandémie », et ce « alors que les revenus de 99% de la population mondiale ont été moins importants à cause de la COVID-19 ». Le Centre canadien de politiques alternatives annonçait pour sa part le 4 janvier dernier que les 100 PDG les mieux rémunérés au pays avaient déjà touché une rémunération équivalente à celle qu’un·e salarié·e empochera en moyenne en une année au Canada. Ces deux nouvelles montrent que, en matière de revenus, la pandémie n’a pas empêché les personnes les plus fortunées de s’élever au-dessus de la mêlée.

Or, les entreprises semblent elles aussi s’être, en moyenne, bien tirées d’affaire malgré le ralentissement de l’économie, du moins si l’on se fie aux sommes qu’elles ont amassées dans les deux dernières années. En effet, les entreprises canadiennes non financières (on ne parle pas de banques ici) accumulent année après année des liquidités sous forme de dépôts et de devises (détenus en monnaie canadienne et étrangère). Cette catégorie d’actifs financiers a atteint 804 milliards de dollars au troisième trimestre de 2021, en hausse de 17 % par rapport au même trimestre de l’année précédente, et de 50 % par rapport au même trimestre de 2019. Dans le graphique qui suit, les données ont été reportées sur une base annuelle.

Pourquoi les entreprises accumulent-elles autant de liquidités plutôt que de les réinvestir dans l’économie? Plusieurs hypothèses existent à ce sujet, dont nous avions d’ailleurs discuté dans une étude et une note de recherche parues en 2015. Dans ce court billet, je voulais cela dit simplement mettre en évidence que la pandémie n’a pas empêché certaines entreprises – probablement les plus grandes – à continuer d’accumuler des fonds dans leurs coffres et que, pire, cette tendance s’est amplifiée à la faveur des bouleversements économiques qui affectent l’économie canadienne et mondiale depuis maintenant près de deux ans. 

VOUS AIMEZ LES ANALYSES DE L’IRIS? SONGEZ À DEVENIR MEMBRE!

Icône

Restez au fait
des analyses de l’IRIS

Inscrivez-vous à notre infolettre

Abonnez-vous

3 comments

  1. Question:
    est-ce que les entreprises préfèrent emprunter plutôt que d’utiliser leurs liquidités? Je demande puisque leur taux d’endettement augmente. (je ne me rappelle pas de la référence, la source, désolé)

  2. L’aide gouvernementale va bien plus aux entreprises qu’aux travailleurs.
    Normal…
    Les entreprises se sont payé nos gouvernements depuis des décennies!

Les commentaires sont désactivés