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Bulle? Vous avez dit bulle?

5 avril 2012


Les recherches prospectives comme celle que nous sortions la semaine dernière sur une possible bulle de l’endettement étudiant ont comme défaut qu’on peut facilement leur répondre en disant : « Vous exagérez, arrêtez de crier au loup… ». En effet, c’est ce que plusieurs nous ont répondu.

Il est intéressant cependant de voir qu’en moins d’une semaine trois faits viennent conforter notre hypothèse.

Consumer Reports

Le très sérieux Consumer Reports étasunien vient de publier un long article pour ceux et celles qui sont aux prises avec des dettes d’études qu’ils ne peuvent rembourser.

On y recense des cas de gens aux États-Unis s’étant tellement endettés pour leurs études que cela met en péril leur capacité d’économiser… pour leur retraite! Une jeune travailleuse de 23 ans raconte de son côté qu’elle vient d’être embauché à 25 000$ par année dans une OSBL alors qu’elle doit payer 450$/mois pour sa dette, soit plus que ce qu’elle verse en loyer.

On signale aussi, ce qui rejoint nos conclusions, que l’augmentation du taux de chômage chez les jeunes met en péril leurs capacités de remboursement.

Vieilles dettes

Le Washington Post a également publié une nouvelle étonnante sur les personnes âgées et les dettes étudiantes. Le étasuniens de 60 ans et plus devaient au total plus de 36 G$ de dettes étudiantes.

Les personnes âgées sont, en plus, des prêteurs qui garantissent souvent les prêts de leurs petits enfants. Ainsi certains d’entre eux peuvent se retrouver aux prises avec une double dette étudiante : la leur et celle de leurs petits enfants.

Et le Québec?

Voilà pour les Etats-Unis, mais on n’a eu cesse de nous dire que le Québec n’était pas en si mauvais état au final lorsque notre note socio-économique a été publiée la semaine dernière. Outre le fait que c’était précisément l’objet de notre publication que de prévenir quelque chose qui pourrait arriver (donc l’argument comme quoi ce n’est pas encore advenu est un peu à côté de la plaque), Radio-Canada souligne une piste intéressante aujourd’hui.

« En 2008, Québec a conclu que 1082 ex-étudiants ne pourraient jamais rembourser leurs prêts; en 2010, ce sont plutôt 1863 dossiers qui ont été abandonnés par le gouvernement. » Cela représente une hausse de 80% des étudiants insolvables en 2 ans. La crise y est pour quelque chose, bien sûr. La hausse des frais de 2007 doit bien y jouer aussi un rôle…

Ce sera intéressant de voir les chiffres de 2011. Avec le taux de chômage actuel chez les jeunes, parions qu’ils ne seront pas en baisse.

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