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Portrait de la surépargne des entreprises au Québec et au Canada

27 janvier 2015

  • EP
    Éric Pineault

Alors que nos économies connaissent une croissance plutôt faible, que le taux d’investissement est décevant et que le revenu de la majorité des ménages stagne, les dernières années ont été marquées par la croissance vertigineuse de l’épargne des grandes entreprises non financières1 au Québec et au Canada. Évaluées à 604 G$ en 2013, les liquidités que les entreprises canadiennes ont accumulées représentent actuellement 32 % du produit intérieur brut (PIB) du Canada. Aux États-Unis, cette masse d’épargne ne représente que 11 % du PIB, en Allemagne un peu moins que 20 %. À 32 % du PIB, cela nous place dans le palmarès des pays où, selon la revue The Economist, l’épargne des entreprises est la plus élevée, à côté du Japon à 44 % du PIB et de la Corée du Sud à 34 %2. On qualifie de «surépargne» une accumulation démesurée d’actifs liquides par les grandes entreprises sans qu’il soit possible de leur attribuer une fonction économique positive. Dans cette note socio-économique de l’IRIS, nous présenterons un portrait détaillé de ce phénomène de surépargne au Canada et au Québec. Dans une note de recherche complémentaire, nous examinons ce que la théorie économique orthodoxe offre comme explication du phénomène, et surtout nous explorons différentes hypothèses concernant les causes de la surépargne.