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Communiqué | Budget 2021 – Une relance qui laisse de côté l’environnement

25 mars 2021


LE GOUVERNEMENT SE PRIVE D’UNE MARGE DE MANOEUVRE EN MAINTENANT LES VERSEMENTS AU FONDS DE GÉNÉRATIONS

Montréal, le 25 mars 2021 – L’environnement aurait dû faire partie des priorités de ce budget de relance avec la santé et l’éducation, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Le ministre des Finances Eric Girard passe à côté de l’occasion de renforcer son action en matière de lutte contre les changements climatiques.

Environnement oublié
Dans le budget 2021-2022, le gouvernement du Québec ne se donne aucun nouvel outil pour renverser la tendance sur le plan climatique. « C’est un véritable rendez-vous manqué, se désole le chercheur Bertrand Schepper. Le gouvernement Legault nous confirme que pour lui, la protection de l’environnement n’est une priorité que lorsqu’elle ne coûte rien ».

Le Plan pour une économie verte ne permettait pas au Québec d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de GES et le présent budget n’améliore pas la situation. Le chercheur ajoute que « miser sur une relance verte nous permettrait d’éviter les effets les plus coûteux de la crise environnementale en cours tout en créant des emplois au-delà des secteurs traditionnels. »

Participation des femmes au marché du travail
Le gouvernement mise par ailleurs sur des investissements dans des secteurs typiquement masculins pour stimuler la relance de l’économie. « Encore une fois, le gouvernement a omis d’avoir recours à l’Analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) pour élaborer son plan budgétaire. Il risque de continuer de creuser les inégalités entre les hommes et les femmes au chapitre de l’emploi », prévient Julia Posca, chercheuse à l’Institut.

Le gouvernement reconnaît l’importance de maintenir un niveau de dépenses élevé en santé, services sociaux et en éducation, des secteurs comportant une main-d’œuvre essentiellement féminine. Par contre, les dépenses pour améliorer l’accès à des services éducatifs à la petite enfance sont nettement insuffisantes. La chercheuse ajoute qu’«il est crucial d’étendre le réseau des CPE et d’améliorer les conditions de travail des éducatrices afin de mieux répondre aux besoins des familles et retenir la main-d’œuvre. Il s’agit aussi d’un moyen efficace de favoriser la participation des femmes au marché du travail, alors qu’elles ont été plus nombreuses à le quitter depuis le début de la pandémie ».

Retour à l’équilibre budgétaire
À l’occasion de son troisième budget à titre de ministre des Finances, le ministre Girard a fait un premier pas dans la révision de l’architecture budgétaire du Québec. En allongeant à sept ans la période de retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement éloigne la perspective d’une austérité à court terme, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

« Cette révision ouvre la porte à une remise en cause plus profonde de la Loi sur l’équilibre budgétaire, un carcan idéologique néolibéral désuet », indique Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut. Le véritable déficit budgétaire, avant les versements au Fonds des générations, s’élève à 9,1 G$. En suspendant ces versements, l’équilibre budgétaire serait atteint en 3 ans plutôt que 7 ans. « Malheureusement, ajoute le chercheur, le gouvernement poursuit les versements au Fonds des générations plutôt que de profiter de cette marge de manœuvre pour des dépenses plus urgentes, telles que la transition écologique juste. »